Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Amour & turbulences


France / 2013

03.04.2013
 



ALLERS ET RETOURS





«- Je serai toujours là, même après ta mort.»

Y aurait-il un renouveau dans la comédie française ? On veut l’espérer. En allant chercher des beaux gosses à l’américaine (Duris dans l’Arnacoeur, Bedos ici), des filles pétillantes pour leur donner la réplique (Efira dans 20 ans d’écart, Sagnier ici), on revient aux fondamentaux de la « screwball comedie » à l’américaine (avec une french touch). A cela on peut ajouter la volonté de cinéastes pas forcément issus du sérail habituel de vouloir rendre leur film élégant (mention au chef décorateur), et ne pas tomber dans le format télévisuel qui plombe tant de films a priori faits pour rire. Enfin, l’écriture s’affine pour devenir moins « beauf » et plus « moderne ».

Amours & Turbulences appartient donc à cette catégorie de films romantiques et légers, aux dialogues incisifs et aux personnages névrosés à souhait. Ludivine Sagnier et Nicolas Bedos forment un couple très assorti. Elle, possessive, tête en l’air, craintive, jalouse, menteuse. Lui, grossier, arrogant, alcoolique, baiseur. Et un voyage New York – Paris pour ces ex-amants, passagers assis l’un à côté de l’autre, va être l’occasion de comprendre quelle est la destination réelle de ce trajet, ponctué de turbulences, celles des airs et celles du passé qui ressurgit.

Le plus intéressant est sans doute l’équité du duo. Lui comme elle sont aussi coupables l’un que l’autre. Les torts sont partagés. Il n’y a pas le salaud qui s’amende et la gentille qui pardonne. Ils ont leurs défauts et leurs qualités, ce qui les rend sympathiques et détestables. Et forcément ça fait sourire. En fait, il y a juste une histoire qui s’est mal terminée, sur une série de malentendus. A coups de flash back – nous passons de l’avion au présent à Paris au passé par de jolies transitions visuelles habituellement utilisées dans la publicité – nous voilà embarqués dans une histoire d’A qui finit logiquement mal. Un vol de quelques heures suffira-t-il à excuser « Monsieur deux semaines » incapable de s’engager et « Mademoiselle Post-it » qui va se marier ?

Avec des seconds rôles truculents (reine des « loosers », Clémentine Célarié, exquise en mère castratrice) et des répliques percutantes et cruelles, Amours & turbulences s’amusent à détourner les codes de la romance parfaite : un véritable cauchemar avec ses hasards et ses conséquences. Et ses petits coups de pute.

Le charisme des deux comédiens fait le reste pour que les faiblesses du vaudeville ne se transforment pas en sitcom. Le voyage est agréable. Ce n’est pas de la première classe, mais ça vaut largement une business. Et à l’atterrissage, on se dit qu’en effet il est préférable d’avoir peur en avion que de rester tranquille chez soi.
 
vincy

 
 
 
 

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