Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Histoire de ma mort (Història de la meva mort)


Espagne / 2013

23.10.2013
 



LA DÉBANDADE DE CASANOVA





Histoire de ma Mort, le troisième long métrage d’Albert Serra, récompensé cette année par un Léopard d’or au festival de Locarno, revisite un passage de l’histoire de Casanova dans un univers fantastique. L’histoire, qui aurait pu sembler intrigante et pleine de possibilités, est en réalité bien trop longue et bien trop lente pour nous captiver. Elle provoque assez rapidement l’ennui du spectateur, qui était en attente d’être séduit.

La longueur du film n’est pas seulement liée à la narration et au sujet : c’est aussi une affaire de réalisation et de montage. Les séquences s’éternisent, les plans fixes s’étirent. Certains se laisseront peut-être hypnotisés par tant de radicalité. Il s’agit d’un cinéma sans mouvement. L’image est granuleuse. Cheap style. Et le jeu des acteurs bien trop fade. Malgré son aspect fantastique, L’histoire de ma mort est un long requiem qui vient nous achever.

Ce film est si mortifère qu’on se croit nous même dans l’au-delà. Oh ! parfois il y a une scène qui nous fait sursauter, ou un personnage qui crie : rares moments d’ailleurs où l’on a l’impression qu’il y a de la vie sur l’écran. On peut toujours se croire en éveil quand on voit une vache se faire décapiter de part en part (interminablement). La vache est un animal sacré qui ici est hanté tant Serra insiste en abusant de ce symbolisme sanglant qui ne produit que du dégoût. Et l’envie d’être végétarien.

Quant aux amateurs de vampires, ce n’est pas le bal « polanskien ». Cette sombre histoire où « Dracula » arrive un peu comme une dent dans le potage dans la seconde moitié du film, agrémentée de tentatives d’humour « pipi-caca », manque de tenue, de tension, de constance. Et le film continue de s’éterniser comme s’il avait la vie devant lui. Pourtant ce côté « Draculien » est peut être le seul élément de ce film qui peut permettre au spectateur de tenir jusqu’au bout, en venant apporter un peu d’aventure et de péripéties à la fin de cette vie de Casanova. Il n’abrège aucune souffrance mais il semble accélérer le décompte final.

Les films d’Alberto Serra sont une expérience cinéphilique à part, réservée à des fidèles initiés. Le sens y a autant d’importance que l’éventuelle transe. Encore faut-il supporter le surplace, l’insipide, l’anecdotique, le vide. Aussi crépusculaire que déprimant, Casanova n’est plus le flamboyant dragueur de l’imagerie populaire mais un vieil homme fardé prêt à être embaumé. Aussi romantique que mystérieux, Dracula dialogue trop peu avec lui pour qu’une confrontation philosophique s’engage. Le cinéaste préfère filmer le vent et faire l’éloge de l’ennui. Certains flotteront. La plupart des spectateurs couleront.
 
antoine

 
 
 
 

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