Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les hommes ! De quoi parlent-ils ? (Una pistola en cada mano)


Espagne / 2013

09.07.2014
 



HOMMES AU BORD DE LA CRISE DE NERFS





"Personne ne nous a dit que ça se passerait comme ça."

Le titre français du nouveau film de Cesc Gay ( Krámpack, En la ciudad) est probablement un peu trompeur car ce "les hommes, de quoi parlent-ils ?" évoque une comédie pas forcément très subtile sur les rapports hommes/femmes et les clichés qui s'y rapportent. Curieusement, en version originale, on est plus du côté du western : Una pistola en cada mano, une arme dans chaque main, qui donne l'impression d'un règlement de comptes. La réalité est quelque part entre les deux, avec un film à sketches plus bienveillant qu'acide qui dresse un savoureux portrait générationnel.

Les personnages masculins, assez stéréotypés, sont rarement à leur avantage, sans pour autant se départir d’un certain capital sympathie. D'ailleurs, comme par un curieux retournement des clichés, ils sont presque tous perçus à travers leur rapport aux femmes. Il y a le loser magnifique, le mari trompé, le dragueur impénitent, le divorcé qui a des remords... Chaque situation donne lieu à des séquences douces amères plus que franchement comiques, qui sont souvent bien vues. Ainsi, le malheureux dragueur d'open space en prend pour son matricule et finit par remercier la femme qui l'a (gentiment) ridiculisé. Un peu didactique, mais plutôt jouissif. Même chose avec ce mari volage tout contrit qui essaie maladroitement de reconquérir sa femme.

Mis en perspective de Con la patata quebrada, qui revenait sur l'histoire de la femme espagnole à travers 80 ans de cinéma, Les hommes, de quoi parlent-ils ? fait l'effet d'une petite vengeance. Ici, les compagnes et épouses prennent leur vie en mains, sous le regard globalement dépassé de leurs conjoints. On sent dans ce tableau quelque chose d'une société patriarcale qui se réveille avec la gueule de bois, et réalise qu'elle a perdu une partie de ses pouvoirs. Une impuissance symbolisée par celle, littérale ou symbolique, des différents personnages. Même chose pour la violence conjugale, neutralisée à grand renfort de rituels fétichistes et de jeux de domination.

Derrière la légèreté apparente du propos se cache ainsi un regard acerbe sur les difficultés rencontrées par les hommes pour faire face aux bouleversements de la société. Comme coincés dans le passé, ils se retrouvent en décalage avec les femmes qu'ils côtoient, qui, elles, sont totalement entrées dans le 21e siècle. De ce déséquilibre involontaire naît un humour qui vire parfois à l’étude sociologique, le manichéisme et les bonnes intentions en plus. Sans prétention, le film oscille plutôt efficacement entre critique sociale allégée et divertissement réussi.
 
MpM

 
 
 
 

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