Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Circles (Krugovi)


/ 2013

09.07.2014
 



LES MAUX DE SARAJEVO





Circles, troisième long-métrage du Serbe Srdan Golubovic, aborde avec âpreté le trouble post-traumatique d’individus marqués durablement par un événement tragique ayant eu lieu pendant la guerre de Bosnie qui fit rage au début des années 90.

Ici rôde le devoir de mémoire par l’entremise d’un scénario choral triturant la morale de personnages hantés par les fantômes du passé. Si le film tient la route, il le doit essentiellement à sa direction d’acteur impeccable, tout comme à sa réalisation sincère à la fois sobre, classique et ouvertement humaniste. Néanmoins, cet académisme de bon aloi ne peut masquer le côté un peu démonstratif d’une narration qui ne cherche pas à se pencher sur un acte fort dont l’héroïsme qui en découle semble vain, illusoire, perdu d’avance.

Pourquoi, en effet, Marko, un appelé serbe, vient-il en aide au bosniaque Haris ? Si l’intervention de Marko fait de lui un martyr, sa compassion, en temps de guerre, a-t-elle un sens, une raison d’être, voire une quelconque utilité, surtout si c’est au prix de sa propre vie ? Sdran Golubovic ne répond pas vraiment à l’amorce de son film et préfère nous plonger, douze ans plus tard, dans les méandres psychologiques de ceux qui ont vécu le drame (de l’ami qui n’est pas intervenu au père effondré d’avoir perdu un fils).

La guerre charrie son lot de monstruosités, d’exactions, d’horreurs, d’inhumanité. Or, tout ce qui semble imbriquer le destin des uns et des autres est motivé par les seules circonstances d’un événement qui ne peut se suffire à lui seul pour expliquer la détresse, la colère, le remords ou la culpabilité de ces hommes et de ces femmes meurtris. Il manque à Circles une dimension universelle des conséquences d’un conflit interethnique dans la reconstruction d’individus broyés par tant de haine et d’incompréhension.

Les intrigues sont, comme souvent, inégales puisqu’à géométrie variable face au présupposé scénaristique de départ. Ainsi, la partie avec le père de Marko nous semble la plus pertinente. Elle imbrique de façon assez subtile réflexions sur le pardon et dimension politique. Car si Radko arrive à pardonner en acceptant de prendre sous son aile le fils de l’un des soldats responsables de la mort de Marko, il renvoie le conflit devant son absurdité qui aura vu un soldat serbe tuer un autre soldat serbe…

L’intime est ici convoqué. Le rapport à l’histoire dans sa dimension humaine, aussi. Peut – être que Golubovic aurait du ne s’intéresser qu’à cette partie au lieu de nous servir un film prétexte, certes sincère, mais qui a tendance à faire du surplace.
 
geoffroy

 
 
 
 

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