Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Mademoiselle Julie


Norvège / 2014

10.09.2014
 



DE LA SUPÉRIORITÉ DE LA FEMME





Jessica Chastain, transcendée par la bergmanienne Liv Ullmann. Cela pourrait résumer Mademoiselle Julie qui donne à l'actrice un rôle à sa mesure, tentatrice et toujours charismatique. Lorsque Jessica Chastain apparaît à l'écran, elle l'écrase de son exquise interprétation.

Liv Ullmann met en scène la pièce de théâtre d'August Strinberg qu'elle a espéré, longtemps, interpréter. Le temps passant, elle offre le personnage hystérique à une comédienne magnétique, énigmatique et subtile. Dans ce huit clos infernal elle rend fou Colin Farrell et le soumet à la dure loi de la femme supérieure par sa classe sociale. Magistrale, Jessica Chastain porte le film sur ses talentueuses épaules et nous entraîne avec dévotion dans cette fresque amoureuse.

Captivante et déroutante, la réalisation de Liv Ullmann nous montre qu'entre théâtre et cinéma, il n'y a qu'un doux pas qu'il faut parfois avoir le cran de franchir. Bien sûr, l'ensemble paraît convenu, un peu corseté. Mais derrière ce classicisme, la tragédie (attraction-répulsion) opère efficacement. La lutte des classes et le conflit amoureux dessinent des tensions atemporelles et même universelles. Mais Ullmann n'a pas le brio de Bergman pour produire un grand cinéma à la fois théâtral et intime. Même si ce n'est pas du théâtre filmé, il manque sans doute face à Chastain un acteur moins binaire que Farrell, pas assez ambigu. Cela atténue la complexité de l'oeuvre.

Reste l'éclat de lumière permanent de la comédienne qui offre une Julie très différente de celle de Strindberg. Plus féminine, plus sensuelle. En voulant réaliser un Mademoiselle Julie plus passionnel que féministe, plus romanesque que critique, Liv Ullmann a couru le risque de réaliser une adaptation un peu désuète. Mais élève Jessica Chastain au registre des grandes tragédiennes contemporaines.
 
cynthia

 
 
 
 

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