Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Refroidis (Kraftidioten - In Order of Disappearance)


Norvège / 2014

24.09.2014
 



LES IDIOTS





Refroidis, traduction simpliste du titre anglais In Order of Disappearance, est une sorte de jeu d’arcade jouissif.
Ce thriller nordique de Hans Petter Moland à la fois brutal et burlesque manie avec un malin savoir-faire une série de meurtres, une société déglinguée et le parcours d'un citoyen idéal qui se dérègle après la mort de son fils.

Très vite, on pense à Fargo, la farce noire des frères Coen, mixé à cet humour absurde typique qu'on retrouve chez Bent Hamer. Autour du face à face entre le placide (mais néanmoins criminel assez cruel) Stellan Skarsgard et Bruno Ganz (délicieux patriarche mafieux sadique), une quinzaine de personnages principaux et secondaires se croisent dans ce jeu de massacre à la Agatha Christie.

C’est du premier degré pur. A la manière d’un Dirty Eastwood, un père cherche juste à venger la mort de son fils, après avoir constaté l’impuissance des policiers. Manque de bol, il découvre, à chaque meurtre, que le véritable responsable est bien plus haut dans l’échelle du mal. Un à un, il va aller jusqu’en haut. Tout cela finira par un carnage à la Bonnie & Clyde.

C’est peut-être toutes ces références qui pourraient agacer, tout comme la violence plus divertissante que dénoncée. Pourtant la mise en scène est brillante, mêlant habilement des séquences d'atmosphère proches du polar épuré, comme cette route perdue au milieu d’un désert blanc, pointant vers la ville, à l’horizon. Et puis il y a aussi ces scènes violentes et soudaines et ces dialogues cocasses. Car on retient avant tout la dérision qui soutient tout ce récit macabre. Mais aussi tous ces hommes occupés à se battre pendant que leurs épouses pètent les plombs (avec pour chacune des conséquences différentes).

Dans cet univers nordique, enneigé et frigorifié, le sang met évidemment un peu de couleurs. Refroidis, film de genre par excellence, porte mal son titre : d’abord parce qu’il ne manque pas d’humanité ni de chaleur, ensuite parce que le « justicier » est tout sauf glacial. Il découvre au contraire sa vraie nature au fil de ses crimes. Le sang monte d’un cran à chaque macchabé.

Enfin, le titre du film original, In Order of Disappearance, fait un pied de nez aux génériques qui indiquent souvent la distribution des rôles "par ordre d'apparition", In order of Appearance. Ici, pas de générique, mais des morts, "par ordre de disparition". Même un cadavre qui ne porte pas de costard peut faire rire.
 
vincy

 
 
 
 

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