Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'oranais


France / 2014

19.11.2014
 



L’ÉQUATION ALGÉRIENNE





«- Dans 20 ans quand on se regardera dans les yeux, nos mensonges imposeront le silence. »

Les meilleures intentions ne suffisent pas forcément pour faire un grand film. Saga historique autant que fresque fraternelle, L’Oranais trace le récit à la fois d’un pays et d’un groupe d’hommes qui ont participé à son Histoire.

Ambitieux et long, trop long d’ailleurs, le film de Lyes Salem souffre d’une mise en scène terriblement académique, proche d’un feuilleton de prestige, accompagné d’une musique pompeuse. La caméra se concentre sur les visages, les regards, mais ne transcende jamais le propos, illustrant très banalement chaque situation. On comprend vite le parallèle entre la tragédie d’un homme, héros qui aura tout perdu avec la guerre contre la France alors qu’il est porté en triomphe pour ses exploits, et les désillusions d’un pays qui se rêvait en phare d’un monde nouveau. Les compromis politiques, les trahisons des idéaux, les destins qui divergent : la pente est descendante et le groupe d’amis va se démembrer, entraînant avec eux l’Algérie à redescendre sur terre.

On aurait pu se laisser embarquer dans ce grand récit algérien. Mais le scénario souffre d’allers et retours dans le temps, cassant la fluidité des événements, de redondances pesantes (la pièce de théâtre qui répète tout un pan du début du film) qui freinent le rythme ou encore de personnages secondaires, et souvent stéréotypés, trop rapidement esquissés malgré leur importance.

Le film est romanesque mais manque plusieurs fois son sujet à force d’en aborder beaucoup trop d’autres. Ainsi la relation père-fils, véritable dilemme psychologique aussi cruel que porteur d’espoir, est ensevelie sous les cris et les pleurs de relations amicales passionnelles. Pourtant tout le film ne tourne qu’autour de la naissance du fils. Le sœur du film était là. Et l’émotion aurait pu alors en découler tout naturellement.

Malheureusement, L’Oranais devient un film obèse et rarement touchant, à force de vouloir se baffrer de trop d’éléments superflus.
Il y a de belles scènes, de grandes phrases, une certaine idée d’un cinéma « populaire ». Un de ces mélos où l’on doit être indulgent avec ses défauts très visibles. Mais comme pour les personnages et comme pour le pays, la malédiction semble l’emporter. Par naïveté ou maladresse, Lyes Salem manque ainsi l’occasion de réaliser un grand film sur la décolonisation.
 
vincy

 
 
 
 

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