Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



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2 temps, 3 mouvements


France / 2014

28.01.2015
 



ENTER THE VOID





« - On avait une entente.
- Une entente ?
- Avec François. On devait se tuer.
»

2 temps, 3 mouvements et surtout un joli talent émergeant : Zacharie Chasseriaud, croisé dans La belle vie l’an dernier. En gamin expatrié, paumé, difficilement remis de son déracinement mais aussi de la mort de son père, il illumine un film qui aurait pu être très sombre sans sa présence. Il rêve d’être torero, ne sachant finalement pas quoi faire de sa vie. Installé au Québec avec sa mère (Aure Atika, toujours juste, la maturité lui va si bien), ils se croisent peu, communiquent mal. Alors il erre dans la ville, il dessine, il fait l’école buissonnière. Jusqu’au moment où il est témoin du suicide de l’un de ses camarades.

Ce drame n’est pas le sujet central du film, il n’en est que le déclic. Un peu maladroitement, le film va essayer d’en faire un fil conducteur qui décidera du sort du jeune homme. C’est un accident, mais il a tout du coupable. Le film opère cependant un virage qui va le rendre plus intéressant, même si la mise en scène nous frustre un peu, n’exploitant complètement le potentiel de son récit comme de son personnage. L’adolescent va entrer dans la vie de l’autre, celui qui est mort, avec un ipod et ses musiques pour commencer, puis avec les livres dans sa chambre et enfin avec son meilleur ami.

De sa difficulté de s’intégrer à sa solitude, il n’a qu’un moyen : la fuite. Il faut bien combler l’ennui (le sexe, l’alcool, les joints). Dommage que la réalisation de Christophe Cousin manque de singularité et de rythme. Même lorsqu’il cherche à « sauver » son adolescent, dont on comprend tous les troubles et les doutes, le cinéaste oublie de donner une dimension cinématographique aux scènes alors qu’on est censé être au bord du précipice. A l’instar de cette séquence originelle : « Je me suis approché, j’ai voulu l’empêcher de sauter ». Le réalisateur nous empêche bien de sauter, mais aussi de ressentir ce vertige.

Certes, les consciences seront soulagées. Mais il manque des rencontres, des liens (entre deux femmes endeuillées, ça aurait pu être joli), des paraboles pour que le film nous happe vraiment. Le beau portrait d’un adolescent ne suffit pas à nourrir une fiction.
 
vincy

 
 
 
 

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