Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 10

 
Une seconde mère (Que Horas Ela Volta?)


/ 2015

24.06.2015
 



LUTTE DES PLACES






«Tu peux pas m'appeler maman?»

Un genou sur lequel poser sa tête, une main qui caresse nos cheveux, une confidente à qui parler voilà quelques-unes des préoccupations d'une mère. Val fait tout cela pour Fabinho qui n'est pas son fils mais celui de ses employeurs (elle est la "bonne"). L'adolescent semble plus proche d'elle que de sa mère biologique, une véritable fusion émane de ce drôle de couple.
Elle ne l'a peut-être pas mis au monde mais Val s'occupe de ce petit bonhomme comme s'il était sa chair...u ne mère de cœur n'est-elle pas plus forte qu'une mère de sang? Lien d'autant plus exploité par la condition sociale dans un Brésil où les riches confient leurs enfants à des nounous à temps plein. Condition dénoncée sans jugement pour autant par la réalisatrice qui s'amuse à ajouter à l'intrigue une fille à cette mère par procuration, une fille qu'elle n'a pas vue depuis 10 ans à cause de son travail. Chacun cherche sa place, qui n'est pas forcément celle convenue par le modèle "bourgeois" établi.

Cette comédie subtile et douce est un joli coup de maître. Entre humour et émotion, ironie et douceur, le film prend aux tripes comme un bon feel-good movie, aussi grinçant que charmant.
Car derrière cette histoire lumineuse, solaire même, il y a une critique implacable de l'exploitation des gens. Le film dénonce, conteste même, cette société où les gens sont hiérarchisés en fonction d'un rôle. Même si Val se sent chez elle, même si ses «patrons» lui répètent qu'elle est chez elle, tout cela n'est qu'illusion. Cette illusion est happée par des regards de domination, par une manière de demander quelque chose, par les allers-retours de la caméra entre la petite chambre de bonne et le reste de la (grosse) maison. Ce huis-clos luxueux semble davantage la prison d'une esclave.

Touchant et moral, dans le bon sens du terme, Une Seconde Mère c'est aussi un regard sur le monde, sur la société, sur l'humain qui donne à réfléchir. Aussi révolté que tendre, le film nous berce et nous emporte.
 
Cynthia

 
 
 
 

haut