Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 13

 
L'humour à mort


France / 2015

16.12.2015
 



MORTS DE RIRE





"J’espère que plus jamais on ne nous traitera de laïcards intégristes. Que plus jamais on n’utilisera le même mot, intégriste, pour parler des assassins et des victimes. "

Il ne faut pas voir L’humour à mort comme une tentative d’analyser les événements tragiques survenus en janvier 2015, après l’attaque de la rédaction du magazine satirique Charlie Hebdo et celle contre un magasin casher, mais plus comme un témoignage, dans l’urgence, des émotions qui ont alors submergé une part importante de la population française et mondiale. Pour Daniel Leconte, qui avait déjà suivi l’équipe du journal dans son documentaire C'est dur d'être aimé par des cons lors du procès des caricatures de Mahomet en 2007, on sent en effet que prendre une caméra pour filmer l’après 7 janvier n’a pas fait l’objet d’un calcul, mais d’un besoin irrépressible.

Accompagné de son fils Emmanuel, il raconte ainsi tout azimut la stupeur, l’effroi et la douleur après la mort de ses amis, la mobilisation populaire et notamment les marches du 11 janvier, mais aussi les souvenirs de ce que fut l’esprit Charlie, à travers des extraits d’interviews des disparus. Il donne également la parole aux survivants de l'attaque, qui livrent des témoignages terriblement concrets sur le massacre, et la manière dont ils ont pu survivre.

Mêlant par ailleurs reportages et analyses a posteriori, le film n'apprendra au fond pas grand-chose à ceux qui connaissaient bien Charlie Hebdo, et notamment la fameuse "affaire" des caricatures danoises dont il reprend les grandes lignes. Il offre toutefois une catharsis salutaire et un hommage touchant aux disparus. En parallèle, les interventions d'Elisabeth Badinter et de Soufiane Zitouni insufflent un début de réflexion sur les conséquences sociétales de cette série d'attentats commis entre le 7 et le 9 janvier 2015, et qui gagnent encore en ampleur à l’aune des événements du 13 novembre à Paris et Saint-Denis.

Réalisé à chaud, et donc en pleine émotion, le film en appelle d'une certaine manière d'autres pour prendre la mesure (encore difficile et douloureuse) de ce qu’auront signifié au finale les événements de janvier 2015. Cela ne remet bien sûr en aucun cas en cause la nécessité qu’ont eu les réalisateurs d'enregistrer en temps réel ces premières semaines ayant suivi la succession de drames, afin d'y immortaliser ce que l’on peut désormais interpréter comme un basculement. Non, au fond, le seul problème avec L'humour à mort, c'est qu'on aurait préféré qu'il n'ait jamais eu besoin d'être fait.
 
MpM

 
 
 
 

haut