Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 31

 
Beira-Mar ou l'âge des première fois (Beira-Mar)


/ 2015

17.02.2016
 



LA VIE DE MARTIN





"Tu aurais quand même pu me le dire."

Pour leur premier long-métrage, les cinéastes brésiliens Filipe Matzembacher et Marcio Reolon se plongent dans leurs souvenirs d'enfance pour raconter l'histoire d'amour naissante entre deux meilleurs amis, sur la plage qu'ils ont eux-mêmes côtoyée. Beira-Mar, premier film sensible et parfaitement imparfait.

Beauté des corps

L'hiver est tombé sur le Brésil. Martin doit rejoindre la côte pour rencontrer la famille de son père pour la première fois. Inquiet, il propose à son meilleur Tomaz de l'accompagner. Celui-ci accepte. Ils séjourneront dans l'ancienne maison du père de Martin, face à la mer froide et déchaînée. Les deux adolescents tentent de raviver leur amitié en passant du temps ensemble. Tout en se cherchant, ils découvrent le doute, la jalousie et l'amour.

En zapppant les détails factuels, Filipe Matzembacher et Marcio Reolon créent un récit initiatique et atypique dans lequel tout le monde peut se reconnaître. Martin veut apprendre à connaître son père et lui-même à travers les histoires racontées par sa famille. Tomaz, de son côté, tente de se faire à l'idée d'être en couple avec un garçon et de ne pas encore l'avoir dit à Martin pour qui il éprouve quelque chose.

A travers des soirées, des joints échangés et des conversations banales, les deux réalisateurs nous font entrer dans la tête de ces deux adolescents qui ont un peu de vous et moi. A la fois proches et éloignés l'un de l'autre, Martin et Tomaz se rapprochent au fil des jours pour se retrouver lors d'une nuit passionnée.

Sensualité refoulée

Visuellement, le résultat est sublime. La caméra bouge constamment, l'image n'est pas toujours nette. Mise en image de l'affolement des sens qui a lieu dans la tête de Tomaz et Martin, Beira-Mar ne se regarde pas uniquement mais se ressent. A l'image d'un journal intime qui permet de rentrer dans la tête d'une personne, le film de Filipe Matzembacher et Marcio Reolon est rempli de bonnes intentions, de belles idées, de sentiments partagés. C'est à travers les non-dits et les lieux communs que le film trouve toute sa singularité.

Car au-delà d'une histoire d'amour, Beira-Mar illustre la nécessité d'apprécier ses sentiments et de se laisser aller. Retenu prisonnier de lui-même pendant la majeure partie du film, Martin laisse entrevoir ce qu'il ressent plus tard et dès lors, il transcende son statut de héros torturé. Face à lui, Tomaz l'attend, comme persuadé qu'il finira par le rejoindre quelque part sur le chemin. Passionné et passionnant, Beira-Mar est un film court (1h23) qui se savoure sans modération.
 
wyzman

 
 
 
 

haut