Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Seul contre tous (Concussion)


USA / 2015

09.02.2016
 



IN SPORTS WE TRUST





"Parfois dans la vie, il faut savoir détourner les yeux. Mais parfois c'est impossible."

Dans son nouveau film, Will Smith se retrousse enfin les manches pour nous prouver qu'il n'est pas juste un action hero (malgré sa longue carrière de rôles dramatiques) mais qu'il peut obtenir une nomination aux Oscars. Et cela fonctionne. Enfin presque !

Un film trop dramatique

Seul contre tous suit les péripéties du Dr Bennet Omalu, le neurologue qui enquêta sur des cas d'encéphalopathie traumatique chronique au sein de la National Football League. D'origine nigériane, ce médecin ultra diplômé s'est ainsi opposé à l'une des plus grandes institutions américaines, à ses risques et périls.

Parce que le film est basé sur une histoire vraie (oui, encore un !), Seul contre tous fait forcément dans le dramatique. De la bande annonce sobre et sombre au poster énigmatique, toute la promotion du film a été faite autour du fait que c'est une histoire triste. Mais pourquoi cela ? Parce qu'elle concerne la mort d'Américains adorés, les sportifs ? Ou parce que les épreuves traversées par le docteur Bennet Omalu et ses proches sont honteuses ? La question mérite d'être posée.

Tout dans le film est en effet là pour nous rappeler que le sujet est grave. La NFL refuse de voir la vérité en face et préfère mentir aux Américains plutôt que d'admettre la mort programmée de centaines de ses joueurs. C'est un fait. Et qui de mieux qu'un médecin étranger pour mettre la lumière sur toute cette histoire ? Car comme le dit si bien la fiancée du Dr Omalu, toute cette histoire ne relève pas du hasard mais bien de la volonté de Dieu. Et voilà comment caser le thème favori des enfants d'Oncle Sam dans un drame sportif, donnant au docteur le rôle de sauveur qu'il mérite.

Un film trop prévisible

Dès les premières minutes, le spectateur sent que tout cela finira mal à un moment donné. Et il voit juste. Le personnage principal est menacé de mort, ses proches perdent leur travail, sa fiancée est suivie et le spectateur reste là, impuissant, attendant son happy end. Et celui-ci vient, comme toujours, alors que plus personne ne l'attendait. Et c'est le principal reproche que l'on doit faire au film : sa structure classique. En cela, il n'est pas sans rappeler Le plus beau des combats (2000), Million Dollar Baby (2004) ou encore Invictus (2009), trois autres drames sportifs.

Et le contenu même de l'histoire n'est pas en reste. Il y a tout ce à quoi le spectateur peut s'attendre dans ce type de films : un héros qui n'est pas né pour en être un, une histoire d'amour salvatrice, des coups bas de la part des proches et un ennemi plus retors que prévu. Niveau suspense, on aura clairement vu plus impressionnant que ce Seul contre tous.

Néanmoins, au niveau de la technique il n'y a rien à redire. A commencer par cette photo qui est grise, terne et malaisante mais propre au climat peu chaleureux de Pittsburgh, Pennsylvanie. Si la réalisation de Peter Landesman est banale, le papa de Parkland fait tout de même le boulot et c'est finalement tout ce qu'on lui demande. Car en définitive, ce que l'on retiendra, c'est la performance bouleversante de Will Smith dans le rôle du Dr Bennet Omalu. Son interprétation du Nigérian est sobre et juste, évitant tout pathos ou toute forme de caricature. De là à dire qu'il s'agit du meilleur rôle de sa carrière, il n'y a qu'un pas.

En définitive, Seul contre tous est un film à la narration classique mais plein de bonnes intentions. Porté par des acteurs parfaitement choisis (Will Smith, Gugu Mbatha-Raw, Alec Baldwin) et visuellement propre, le film devrait ravir les amateurs du genre sans nécessairement marquer de nombreux esprits.
 
wyzman

 
 
 
 

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