Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Northfork


USA / 2003

19.11.2003
 



22 V’LA DIEU !





"- Vous êtes leurs anges gardiens, vous leur donner des ailes et les laisser s’envoler"

C’est indéniable, Mark et Michael Polish sont obnubilés par la mort, l’étrangeté humaine et Dieu. Northfork, c’est un peu tout cela à la fois. Petite bourgade austère, émergeant timidement des majestueuses contrées du Montana, ses habitants la quittent peu à peu vers d’autres horizons plus rassurants. Et tandis que disparaissent les dernières traces de l’histoire de Northfork, seuls subsistent un serviteur de Dieu, son jeune protégé et quelques irréductibles. Grâce à une virtuosité certaine faite de longs plans contemplatifs, entrecoupés de saynètes intimistes, les frères Polish parviennent à nous plonger dans les abîmes de cette ville fantôme. Ou plutôt, ville martyre. Car si Northfork est condamnée à disparaître sous des flots dévastateurs, ce n’est pas tant par la faute d’hommes attirés par les bienfaits du progrès, mais bien celle… d’un Dieu vengeur.

Tout du moins, les frères Polish en sont intimement convaincus. Et le créateur d’être omniprésent à travers chaque action, chaque objet et jusque dans les délires fiévreux d’un gamin malade, sous les traits de trois anges débarqués d’un mauvais conte. Et c’est là que la machine s’emballe. A vouloir signifier cette divine présence, les jumeaux en rajoute maladroitement à une mise en scène jusque-là irréprochable. A appuyer le côté angélique ou démoniaque des personnages, ils finissent par les caricaturer à outrance et les trois messagers de Dieu ne ressemblent plus qu’à de vulgaires pantins éclairés.

Le récit cède alors le terrain à une imagerie simpliste : les voitures prennent des allures de corbillards, leurs passagers celles de fossoyeurs et les maisons se transforment en arches de Noé improvisées. Les frères Polish tentent, tant bien que mal, de sauver les apparences par un humour guilleret et par d’interminables leçons de pensée américaines – plutôt grotesques –, Northfork a déjà complètement sombré.

Reste un film vain, faussement poétique qui laisse le goût amer d’une promesse non tenue (notamment après la surprenante maîtrise des Frères Falls). Les prestations étonnantes de Nick Nolte (en prêtre impuissant face au destin) et du jeune Duel Farnes n’y changent pas grand-chose. Mais à 31 ans à peine et seulement trois films à leur actif, Mark et Michael Polish ont encore pas mal le temps pour nous faire véritablement rêver.
 
jean-francois

 
 
 
 

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