Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Eva


France / 2018

07.03.2018
 



LIAISON DANGEREUSE





« - Tous les hommes qui paient sont mes amis.
- Alors on peut se revoir.
»

Avec Eva, Benoît Jacquot adapte un roman de James Hadley Chase paru en 1946 dans la collection Série noire et revisite par la même occasion le film du même nom de Joseph Losey (en 1962, avec Jeanne Moreau). Il propose ainsi sa version modernisée d’un jeu du chat et de la souris entre une prostituée de luxe, archétype de femme fatale, et un faux écrivain talentueux, archétype du mâle qui se veut dominant.

Il faut avouer que l’on a connu Benoit Jacquot plus inspiré (on a envie de dire : moins paresseux). Eva est en effet un thriller figé et scolaire qui ne parvient jamais à nous faire croire à ce qu’il raconte. C’est dû, peut-être, à la présence carnassière d’Isabelle Huppert, dont il nous est impossible de croire une seconde qu’elle puisse être manipulée par le falot personnage interprété par Gaspard Ulliel.

C’est d’ailleurs la comédienne qui tire toute la couverture à elle, piquante, entière et ironique, mais également touchante lorsqu'il s'agit de la relation qu'elle a avec son mari. Une femme indépendante et forte dont on peut certes acheter le corps, mais pas la liberté. La mise en scène très classique et le scénario approximatif (qui multiplie les coïncidences, abandonne des personnages en chemin, et ne sait comment conclure) empêchent le venin d’infuser, et le suspense de prendre. Pour le dire autrement, on s’ennuie poliment devant ce qui s’avère un énième produit de l’académisme ambiant, mou et parfois même assez poussiéreux. Il aurait fallu aller plus loin dans la cruauté et la perversité pour avoir une chance de jouer dans la cour des grands récits de manipulation.
 
MpM

 
 
 
 

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