Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Poids Léger (Poids Léger)


France / 2004

9 juin 2004
 



Raging boule




« Mon patron dit que dans les prochaines années, ça va être le décès boom. »

Antoine a la rage. Celle d’avoir perdu ses parents, de boxer, de boire. La rage de tout. Même quand il rencontre le bonheur (la première fois qu’il tombe amoureux), il a du mal à contenir ses pulsions destructrices. Alors de temps en temps, il craque et envoie tout balader, Su et son travail y compris. Bref, Antoine est quelqu’un qui souffre beaucoup et qui a des comptes à régler avec lui-même. Sous l’angle du presque documentaire (une image numérique plate et une mise en scène sans fioriture), Poids léger raconte l’histoire de cet Antoine abrupt qui va devoir lutter pour accéder à la vie (amour et famille, la patrie n’ayant ici rien à y faire…). Le problème, c’est que l’on n’y croit pas tellement. La colonne vertébrale du film est, dixit le réalisateur, cette histoire d’amour qui va permettre à Antoine de « découvrir la tendresse et l’abandon ». Malheureusement, le cheminement qui est censé le conduire à cette découverte n’est pas très abouti. Le film fonctionne par ellipse et ne laisse pas à cette relation et à ce changement le temps de s’installer. Alors on passe des jolis débuts (la rencontre) à la découverte de l’un par l’autre. Cette partie est plutôt réussie : des images de moments de bonheur, des sourires attendris. Bref, tous les signes de l’amourette pleine de promesses. Jean-Pierre Améris, par une succession de plans bien choisis, parvient à retranscrire cette atmosphère de manière convaincante. Mais très vite (trop) on bascule dans l’impossibilité de l’histoire. L’impasse arrive avant même qu’on ait pu la pressentir (on en avait une petite idée mais bon…). Rattrapé par ses démons, Antoine craque. En très peu de scènes, la damoiselle comprend que c’est mal barré et qu’il est préférable pour elle de plier bagage. Et ça va trop vite pour nous.
A côté de ça, Jean-Pierre Améris prend son temps pour filmer les combats de boxe (on croirait une retransmission à la télévision), Antoine qui cherche son chat (on sait, il a peur d’être abandonné parce qu’il a perdu ses parents)… Alors le film perd en consistance, d’autant plus que la mise en scène n’aide pas. Le parti pris du réalisateur avec une mise en scène style cinéma-réalité altère la force dramatique du récit. L’ensemble manque de relief et de progression. Heureusement, de temps en temps, lorsqu’il se penche sur le passé, Poids léger parvient à véhiculer une émotion : les relations entre Antoine et sa sœur et les images de famille en Super 8 (du temps où leurs parents étaient encore en vie) apporte au film du réalisateur une dimension touchante qui fait défaut la plupart du temps.
 
Laurence

 
 
 
 

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