Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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La mauvaise réputation (What will people say - Hva vil folk si)


/ 2017

06.06.2018
 



LA FÊTE EST FINIE





« Si seulement tu étais mort-née ! »

La mauvaise réputation a tout du film plein de bonnes intentions. La cinéaste Iram Haq manque pourtant chacune des occasions offertes par les revirements de son scénario. Le film, qui aurait du nous révolter, est en fait révoltant.

Tous les poncifs y passent dans un récit convenu dont on comprend mal la logique. Tant d’incohérences psychologiques effraient. Tout s’emboite mal : la jeune fille, à cheval sur deux cultures, occidentale et traditionnelle, est étonnement soumise alors qu’elle était présentée comme audacieuse.

Ici nul dilemme : elle encaisse toutes les décisions qu’on prend à sa place. Cette absence de conflit tue littéralement le sujet, le film, et nous détache de ce personnage qu’on aurait aimé accompagner dans sa souffrance et ses contradictions.

Le paradoxe est qu’elle ne provoque aucune empathie. Alors que le film semble vriller dans une spirale infernale, elle ne se rebelle jamais, et accepte son sort. Comme si l’emprise familiale, religieuse, communautaire étouffait tout libre arbitre. On sait le poids du jugement des autres, mais sans dialectique ni rhétorique, celui devient une vérité imposée. Le summum de cette naïveté insupportable et peu crédible est illustré par cette séquence où la fille ne se méfie absolument pas de son père alors qu’il l’a déportée au fin fond du Pakistan contre son gré : elle le suit comme un chien prêt à aller se faire piquer.

Cela devient insupportable assez rapidement. On se désintéresse de ce destin qui semble sans issue tant le personnage n’a aucun instinct de survie et accumule les erreurs. Et malgré ça, le spectateur a toujours de l’avance sur ce qui va lui arriver. Dès lors qu’elle ne se bat plus, le film est complètement désamorcé et le spectateur démotivé.

Autour de cette série d’injustices, on aurait pu au moins imaginer un parti pris cinématographique, esthétique. Mais là aussi aucune singularité. La mauvaise réputation avait tout du grand drame autour d’une jeunesse bipolaire. Le film est unilatéralement un portrait sans émotion d’une fille détruite par sa famille (et les femmes ne sont pas vraiment solidaires).

Au moins nous aurions pu nous attendre à un discours moralisateur, une fin plus didactique. Mais jusqu’au bout le flou règnera, ne cherchant pas à culpabiliser personne (hormis parfois la victime).

Cette tragédie, filmée banalement, avec un pathos appuyé, le trait forcé, sans un gramme d’amour inconditionnel, ne peut pas nous toucher tant les personnages sont monstrueux et la victime consentante. Même la fin ne nous soulage pas d’avoir subit un film aussi simpliste.
 
vincy

 
 
 
 

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