Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Chacun pour tous


France / 2018

31.10.2018
 



UNDER PRESSURE





« - Si on est chopés, on va être les mecs les plus détestés de la planète.
- Je préfère être le plus détesté que le plus pauvre.
»

A partir d’une histoire réelle (espagnole) et incroyable, Vianney Lebasque signe un film basé sur le mensonge, parfait ingrédient de comédie. Une arnaque olympique (enfin paralympique plus précisément) où, malgré les bonnes intentions de chacun, la tricherie s’avère immorale, sous n’importe quel angle.

Cette comédie sportive, construite comme un « feel-good movie » à l’américaine (jusqu’à la finale avec ses twists et ses ralentis), est prévisible du début à la fin. L’enjeu est vite posé et il ne peut y avoir qu’un seul dénouement. Mais ce n’est pas ça qui compte avec Chacun pour tous.

Le film fait partie de ceux où le sujet importe plus que la forme ou le message. Formellement, Chacun pour tous est bien exécuté pour être regardé aussi bien sur un écran dans un avion qu’au cinéma un dimanche après midi.

Pourtant la mise en scène a son importance. Le cinéaste pose un regard qui n’est pas anodin sur le handicap : il le normalise complètement. En cela il épouse son sujet, banalisant sa singularité, pour mieux se faire accepter. Ce n’est pas rien que de ne plus faire la différence entre les « héros », déficients ou pas.

Cela tient beaucoup au mélange naturel des uns et des autres dans le même cadre. Avec Darroussin en (excellent) meneur de jeu, et des personnages empathiques et plutôt bien écrits (mention spéciale à Michel, joué par Jérémie de Nicola), le film dégage un humanisme ni feint ni appuyé.

Vianney Lebasque n’hésite pas non plus à aborder quelques tabous, de manière sage, comme le sexe chez les handicapés. Avec quelques répliques drôles et des séquences plus douces et touchantes, le film déroule un récit qui fait du bien, et qui rend tous les protagonistes meilleurs. C’est classique.

Mais comme on ne juge pas forcément un individu à son QI (et le QI varie selon les méthodes de calcul), on ne voit pas un film sous le seul aspect de la qualité cinématographique (aka artistique). Certes, il manque sans doute une profondeur et un peu de subversion. Mais, au final, c’est efficace, rythmé, salutaire, léger et touchant. Chacun pour tous est bien un divertissement pour tous et nous interpelle, superficiellement, sur la mise à la marge des handicapés dans notre société.
 


 
 
 
 

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