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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Breathe
Royaume-Uni / 2017
01.11.2018
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EN LIBERTÉ
« Laissez-moi mourir.»
Breathe est le premier film d'Andy Serkis, plus connu pour ses rôles anthropomorphiques (de Gollum à César) de grandes productions hollywoodiennes. Dans ce grand et beau mélo, il s’attaque à un sujet a priori sombre : un brillant jeune homme condamné à rester immobile à cause de la polio qui le foudroie en pleine ascension dépend de son épouse qui est déterminée à le faire vivre le plus longtemps possible et par tous les moyens.
Le mari est impuissant, paralysé, tandis que l'épouse regorge de vitalité et de force.
Si les débuts du films nous plongent dans un revival d'Out of Africa, on bascule rapidement dans le plus sensible et touchant Mar Adentro.
Ce biopic de Robin Cavendish est finalement bouleversant et réussit le tour de force de ne jamais ennuyer malgré un pitch a priori plombant. Quoi de plus plat qu’un homme allongé et relié à une machine respiratoire, emprisonné dans une existence (qu'on pense de courte durée) ?
Certes, Andrew Garfield est impeccable de justesse dans ce rôle paraplégique. Pourtant, les émotions et, sans doute le processus d’identification, se produisent à travers sa femme, incarnée par une Claire Foy dont les subtilités de jeu continuent de nous ravir. L'amour de sa femme lui redonne goût à la vie et sa créativité la pousse à dépasser les contraintes pour vivre en toute liberté: une chaise roulante équipée du respirateur va lui permettre de rentrer à la maison et même de voyager! La séquence en Espagne est un grand moment joyeux et insouciant qui prône un carpe diem réjouissant.
Cette renaissance aventureuse et romantique va au fil des années poser des questions comme l'intégration du handicap dans la société ou le choix de l'euthanasie. Ce n’est pas didactique ni dogmatique. Le pragmatisme et l’espoir font plutôt bon ménage. C’est davantage le choix individuel, personnel qui est ici privilégié (rappelons que le film a été initié et produit par leur fils, pour rendre hommage à ses parents comme à leur courage). La force de l’esprit et du social, de l’humanisme et des sentiments face à deux corps en souffrance : le corps de l’homme atteint par la maladie et le corps médical parfois peu progressiste.
De 1958 au début des années 1980, Breathe donne du souffle à cette vie brisée. Avec une photo à couper le souffle, et une mise en scène académique mais sans faux pas, cette histoire d’un condamné à mort qui veut s’échapper est un hymne aux combattants de l’amour. Andy Serkis réussit même quelques séquences fortes (la clinique allemande reste la plus glaçante) qui enrichissent cette belle histoire.
La fin est poignante et pourtant on ressort plein de vie après cette fresque sur l’attente de la mort.
vincy
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