Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Boy Erased


USA / 2018

27.03.2019
 



CONNAIS-TOI TOI-MËME





Après The Gift, Joel Edgerton repasse derrière la caméra le temps d’un film nécessaire et marquant. Explications.

Rééducation sexuelle

A 19 ans, Jared Eamons voit son quotidien basculer par l’outing dont il est victime. Craignant le rejet de sa famille, de ses amis et de sa communauté religieuse (son père est un pasteur baptiste), Jared est poussé à entreprendre une thérapie de conversion. Il y entre en conflit avec le thérapeute principal, découvrant et revendiquant progressivement sa réelle identité.

Plus qu’un film sur les thérapies de conversion, le second long métrage de Joel Edgerton s’intéresse à la manière dont les minorités (sexuelles) sont poussées dans leurs retranchements et victimes de pressions par leur entourage. Adapté des mémoires de Garrard Conley, Boy Erased ne se contente pas d’attaquer l’Eglise et ses pratiques controversées. Réalisateur mais également scénariste, Joel Edgerton insuffle sa sensibilité toute particulière dans une adaptation à la fois sulfureuse et bienveillante.

Principalement centré sur la torture psychologique que les jeunes LGBT subissent lors des thérapies de conversion, Boy Erased n’élude pas la violence physique qui les accompagne. Dans la veine de Come As You Are, Boy Erased regorge de climax, ces scènes où la tension est à son comble et au cours desquelles le spectateur craint le pire pour ces hommes et ces femmes à la santé mentale fragilisée par le « traitement ».

Réécriture de réalité

Grâce à des flash-backs intimistes, Joel Edgerton nous éclaire sur l’état psychologique de Jared, un jeune homme convaincu qu’il est destiné à épouser sa petite amie du lycée jusqu’à une terrible agression. C’est à partir de ce moment qu’il se met à repenser sa sexualité et ses attirances. Et pour camper le personnage principal, Joel Edgerton a eu lima très bonne idée de faire appel à Lucas Hedges.

Si le fils du réalisateur Peter Hedges faisait des miracles dans Manchester by the Sea, Lady Bird et Ben is Back, ce n’est rien comparé à la prestation tout en subtilité qu’il livre dans Boy Erased. L’acteur de 22 ans qui a récemment fait son coming out non-hétéro s’impose sans effort comme un acteur caméléon, capable de naviguer à sa guise entre les émotions humaines. Son jeu, particulièrement efficace, a de quoi impressionner. Pas étonnant dès lors qu’il ait été nommé aux derniers Golden Globes, Satellite Awards et autres Oscars australiens pour sa performance .

A ses côtés, Lucas Hedges peut compter sur un casting cinq étoiles. Son père est joué avec finesse par Russell Crowe tandis que Nicole Kidman ravit en mère chrétienne un peu revêche. La distribution est complétée Joel Edgerton (le thérapeute en chef), Flea (membre du centre de conversion), Joe Alwyn (un étudiant perturbé), Xavier Dolan et Troye Sivan (deux jeunes homosexuels « conviés » à suivre la même thérapie de conversion).

Grâce à une bande originale signée Jonsi, Troye Sivan, Saunder Jurriaans et Danny Bensi ainsi qu’une photographie proche du documentaire, Boy Erased s’émancipe des autres films poignants sur la jeunesse LGBT. Relativement dur mais incroyablement factuel, Boy Erased déroute et pousse à la réflexion. A tel point que lorsque le générique de fin se met à défiler, une question hante le spectateur : et après ?
 
wyzman

 
 
 
 

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