Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Contre ton cœur (Colo)


/ 2017

19.06.2019
 



MAUVAIS PRESAGES





« Je suis qui je veux .»

Teresa Villaverde s’approche de qui fait le cœur d’une famille avec un film sensible et distant, qui ne maquille jamais la dureté des épreuves de ses personnages et qui cherche toujours à sonder leurs âmes.

Dans les faubourgs d’une grande ville, un père, une mère et leur fille sont dans la plus grande précarité et tente de survivre. Le poids de l’ennui et la solitude se disputent leurs pensées. Abattus et désespérés, ils s’offrent parfois une fugue (chacun à leur tour) loin de ce domicile où tout manque, même l’amour.

Contre ton cœur est un film tout en langueur, où chacun cache ses misères. La dépression les atteint tous. Ils sont à bout, fatigués. La mère est épuisée par la surcharge physique et mentale de tenir le foyer debout. Le père est proche de la folie maintenant qu’il est chômeur. La fille est comme son oiseau, en cage, cherchant un échappatoire.

Heureusement, il y a parfois de la solidarité et de la beauté pour faire respirer ce film relativement dépressif et donner une parenthèse salutaire à cette spirale infernale, qui, progressivement, les emmène vers l’implosion familiale. Les individualités prennent le dessus jusqu’à rompre le lien si facilement cassable, malgré les bonnes intentions et attentions de chacun.

La séparation est une question de survie. Teresa Villaverde amène le spectateur sans heurts vers ce chaos intérieur. L’âpreté de leur situation n’est rien comparé à l’égoïsme destructeur. Le film est une petite mort par empoisonnement, distillé lentement dans le corps jusqu’à boucher les artères et étouffer le cœur. Un poison qui assèche toute affection et qui révèle la fatalité de son ingrédient principal - la crise sociale et économique. Une autre forme de guerre et de maladie.

Le film, élégant mais beaucoup trop long cherche à capter une atmosphère et un état d’esprit. Ce qu’il réussit. Mais, en passant parfois trop de temps à contempler ses personnages à la dérive, la cinéaste empêche d’être totalement concerné par leur sort.

Chacun prendra l’exil, dans des directions différentes. En cours de route, le spectateur s’autorisera lui aussi quelques diversions du regard.
 
vincy

 
 
 
 

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