Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Mauvaise passe


France / 1999

17.11.99
 



A VENDRE





"- Tu as déjà conduit à gauche?
- Oui, sur les Champs Elysées, mais j'étais ivre mort.
"

Michel Blanc a amorcé brillament - en tant qu'acteur - son virage vers le drame, gràce à Blier, Leconte, ou Greenaway. Cinéaste rare (3 films en 15 ans), il a aussi acquis une maturité dans sa façon de filmer, tout en noircissant son propos. Marche à l'Ombre était une comédie pure, Grosse Fatigue une comédie grinçante, et Mauvaise Passe est un drame à l'anglaise : avec de l'humour, du social, de l'amour, de la drogue. De tous les artistes du Splendid, il n'est peut-être pas celui qui a la réussite populaire la plus éclatante, mais il est sans doute celui dont le parcours artistique est le plus intéressant.
Mauvaise Passe le prouve. Le film a tout d'un film britannique de Ken Loach, de Mike Leigh ou encore des premiers Frears. Ce film sur la quête d'identification d'un homme en crise de quarantaine possède l'atmosphère (pluvieuse), les couleurs (néons et briques), la modernité de ce Londres fin de siècle. On est loin du soleil provençal de Grosse Fatigue. Blanc c'est alélioré en tant que réalisateur : sa caméra est plus fluide, son montage va directement à l'essentiel. A cela s'ajoute un scénario très bien écrit et des personnages précis qui en font assurément son meilleur film. Les acteurs sont évidemment tous excellents, de Daniel Auteuil (qui parvient encore à dévoiler des nuances et de l'humanité dans un rôle facilement caricaturable) à Peter Mullan (le temps d'une scène).
En prenant un personnage ni beau (à la Richard Gere), ni jeune (comme Sandrine Kiberlain), Michel Blanc s'est lancé un défi qui permet à tout le film de prendre sa force : Pierre n'a rien de cinématographique, il est ancré dans une réalité facilement compréhensible. Il accumule les faiblesses et les traits de caractères qui le conduisent à agir de la sorte. Il n' a rien de généreux, ne sait pas ce qu'est le don. Dans son égoïsme, il s'oublie et ne se protège pas, ne s'impose aucune limite. Ce côté auto-destructeur est un écho à sa vie antérieure, passant d'un extrême à l'autre. Au lieu de se mentir sur son compte, il en vient à mentir à tous les autres. Il anihilie et enfouit les sentiments qu'il éprouve. Cette recherche de soi-même tardive , cette absence de repères, d'attaches font de l'itinéraire de Pierre un voyage désespéré au bout de la nuit. Il s'ouvre l'esprit, fait ses mea culpa, perd beaucoup. Mais au final, Mauvaise Passe lance un beau emssage sur la tolérance, et le droit à l'erreur.
Il y a quelque chose de profondément optimiste chez les films de Blanc, malgré tant de déprime. Ses personnages finissent toujours par renaïtre.
 
vincy

 
 
 
 

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