Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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La merveilleuse odyssée de l'idiot toboggan


France / 2002

03.04.02
 



LE BONHEUR...A LA FOLIE

Le livre Bye Bye Bahia



Ce film est un allez simple dans l'univers du fantasme. On entre facilement dans l'odyssée. Insolite et comique sont au premier rendez-vous. Le récréation terminée, Vincent Ravalec nous entraîne dans une spirale. Un flux et reflux incessant de tensions et moments d'accalmie. Le mérite : chaque instant est un temps fort.
Sexe à outrance, animosité, langage cru : la provocation atteint ici son paroxysme avec des gros plans répétés sur des branlettes en série, godmichets double pénétration et autres vaches égorgées. Mais le film vise surtout à faire surgir un clash : mettre en forme la véritable nature humaine ; un thème de prédilection dans la bibliographie de Vincent Ravalec. Après tout, la violence est un trait propre à chacun. Les différences tiennent dans sa forme et son dosage. Ici, l'exploration porte autant sur l'esprit que sur le corps. On est à la fois innocent, coupable, doux et pervers. On est seul : c'est bien fait pour nous puisqu'on fait la gueule à tout le monde ! Les hommes voudraient ne pas débander pendant des heures ; mais ils sont pas des bons dieux ! Les femmes cherchent un amour serein et harmonieux ; mais en réalité quoi de plus naturel que de vouloir se faire sauter ! Ravalec nous propose un exorcisme.
Le récit est noir et interpelle. La rhétorique peut fasciner ou dégoûter. Scénario et mise en scène vont d'un extrême à un autre : de la comédie au pamphlet, de la poésie à la vulgarité, d'images lumineuses et picturales à des plans sombres et décapés, du violon aux percussions. Pourtant, rien de décousu. Cet amalgame fait la force du discours. L'emploi de métaphores et le défilement sans fin d'images corrosives assurent le réalisme.
Le jeu d'acteur est remarquable, spontané et sincère. Il aide à digérer la violence des volets documentaires. Les participations vocales sont brillantes et nous permettent de glisser aux travers des histoires.
Avec La merveilleuse odyssée de l'idiot toboggan, Vincent Ravalec réussi le défi de fusionner des films très dissemblables en une unité. Finalement, le but est de trouver le début d'une implosion douce, quelque chose nous ramenant vers un tissu blanc et vaguement cotonneux. L'idéal pourrait être là : Ne plus jamais baiser, nous partirions sereins, à l'assaut de nouveaux territoires et vers de nouvelles conquêtes. Au-delà des images et des mots, la constante, dans ce discours noir sur le désir, la mort et le vide, est la recherche du bien-être.
 
sabrina

 
 
 
 

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