Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Mars  



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Parlez-moi d'amour


France / 2002

09.10.02
 



HIER, AUJOURD'HUI ET DEMAIN





"- C'est comme si j'étais coupée en deux. J'ai peur !
- Peur de quoi ?
- De moi. Des autres.
"

La vie, ses vagues de bonheurs et de tristesse, la nature humaine, le dialogue avec soi-même et les autres… Pour son premier long métrage, Sophie Marceau ne s'est pas attaquée à une mince affaire ! Les déboires d'une famille qui éclate, le tout sur fond de coups de gueule et rivières de larmes, une femme rongée par ses souvenirs d'enfance, un homme prisonnier de son propre orgueil, sans oublier la représentation oedipienne, et un titre qui nous rappelle une chanson à l'eau de rose, … Ici, tout était très risqué. On aurait pu croire à un bout à bout de clichés. Mais finalement, Sophie Marceau s'en sort très bien. Elle part de la banalité, pour atteindre la transparence. L'histoire est sincère, simple, sans aucun artifice. Chaque émotion nous est donnée à l'état pur ; ce, aussi bien dans le registre de l'allégresse que celui de la violence. Alors, on adore ou on déteste, selon les situations. Quoi qu'il en soit, on est forcément interpellé.
En dépit d'une trame quelques peu conventionnelle, le film nous convainc parce qu'il trouve sa propre identité. C'est ici que la question d'une éventuelle autobiographie devient totalement secondaire. Car les choix de traitements qui ont été faits, dans le scénario et la mise en scène, amènent le film à exister par et pour lui-même. Cette autonomie vient d'abord d'un refus de prendre totalement parti en faveur d'un des deux personnages du couple ; ce qui nous change assurément des classiques du genre. Bien sûr, on s'attarde davantage sur Justine, puisque l'histoire va partir d'elle. Mais au final, Sophie Marceau nous offre une image assez bilatérale de ce couple. La vision qui nous est donnée n'en est ainsi que plus touchante.
Toutefois, la véritable griffe du film repose dans la réalisation. Ici, toute la mise en scène participe activement à la lecture de l'histoire. On retrouve, tout de même, quelques clichés du genre (l'éternel coucher de soleil sur une plage, par exemple, ou encore Justine assise sur une balançoire sous un beau ciel étoilé). Hélas la majorité de ces clichés sont présentés dans la bande-annonce du film. Ce qui, d'ores et déjà, le dévalue. C'est dommage parce que, dans l'ensemble, la mise en scène de Parlez-moi d'amour fait plutôt preuve de non-conformisme.
Le mérite de Sophie Marceau est ici de s'exprimer dans un langage cinématographique très organique. On assiste à de véritables jeux sur le rythme des images et des sons, sur l'échelle et la nature des plans, sur le regard, la gestuelle, sur l'absence de paroles. On alterne longs silences et cacophonie, allant ainsi de l'ennui des personnages à leur dépassement, de la violence à l'apaisement. Ici, on étouffe ; là, on respire. Alors ça plaît plus ou moins. Mais tous comptes faits, la projection terminée, on s'aperçoit qu'aucun élément est gratuit. Le film est divisé en deux parties distinctes qui tendent vers le même but. Sophie Marceau a donc plutôt bien orchestré sa chronique. A côté, les comédiens contribuent évidemment pour beaucoup au rendu final. Le duo Godrèche / Arestrup étonne par son authenticité. Tous deux se mettent véritablement à nu et nous offrent, avec constance, un jeu ouvert, spontané et sincère.
Finalement, ce que l'on retient de Parlez-moi d'amour, n'a rien à voir avec l'histoire elle-même, les personnages, leurs sentiments ou les épreuves qu'ils traversent. Tout repose sur la singularité du film et l'humilité dont il fait preuve, du début à la fin.
 
sabrina

 
 
 
 

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