Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Adolphe


France / 2002

30.10.02
 



ADOLPHE ET TIERS





"- J’étais étonné moi-même de ce que je souffrais."

Donnons le " la " : Adolphe est sans aucun doute la quintessence du drame romantique. Benoît Jacquot dépeint une histoire d’amour complexe, quasiment impossible de par la nature des liens qui unissent les deux amants. Adolphe séduit Ellénore par jeu et, une fois qu’il y est parvenu, se lasse et souhaite la quitter, tout en l’aimant toujours. Diantre ! Il souhaite rompre le lien qui l’unit à elle tout en ne le pouvant pas tant il lui est inconsciemment enchaîné. Quand il est à ses côtés, il souhaite partir et quand il est loin d’elle, elle lui manque. A mal y regarder, on pourrait croire que seule Ellénore est dépendante de lui, mais rien n’est plus faux. Leur dépendance est mutuelle et leur amour inéluctable. Là où Benoît Jacquot excelle, c’est qu’il parvient parfaitement à nous montrer l’inextricable de la situation : les deux protagonistes ne parviennent pas à s’extraire de ce noeud qu’est le lien amoureux qu’Adolphe a construit.
Adolphe n’est un film ni sur lui ni sur elle (contrairement au roman qui était davantage centré sur le héros). C’est plus que ça. Il s’agit d’un croisement de regards. C’est un film sur une femme à travers le regard de l’homme qu’elle aime et sur un homme d’après le dévouement de sa maîtresse. C’est la féminité (l’amour au féminin) à travers le regard masculin (de son amant, de Constant et du cinéaste) et vice-versa. Benoît Jacquot a su parfaitement montrer cela et filme de façon profonde et sensible cet espace entre les deux personnages (ils ne sont que l’un par rapport à l’autre et se sacrifient pour cet amour). Comme pour ses autres films, le cinéaste joue la carte de la théâtralité. Nous ne sommes pas loin de La Fausse suivante ni de Tosca, ses derniers longs métrages. Esthétiquement, Adolphe a quelque chose des séries télévisuelles historiques des années 70 et rappelle un peu Les Rois maudits par son côté simple et dépouillé de tout artifice. Ici, seules la description du lien amoureux et les émotions comptent.
Pour finir, un mot sur les comédiens : Stanislas Merhar est parfait en amoureux indécis et prisonnier de ses sentiments. Quant à Isabelle Adjani, rarement elle aura été filmée avec autant de grâce. Contrairement à beaucoup de ses personnages d’amoureuse lyrique (La Reine Margot, Camille Claudel...), elle incarne là une amoureuse absolue tout en pudeur. Elle illumine tout simplement l’ensemble du film.
 
laurence

 
 
 
 

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