|
|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
Les portes de la gloire
France / 2001
13.06.01
|
|
 |
|
|
|
MONSIEUR MANATANE PRES DE CHEZ VOUS
"- C'est clair qu'à la maison, si j'avais été Mozart, j'aurais pas touché un violon."
Les Portes de la Gloire est un film très inégal. On y trouve avant tout quelques moments de pur bonheur grâce à des scènes réellement irrésistibles. En tête, la fameuse scène de la piscine, dévoilée moult fois dans la bande-annonce, dans laquelle Benoît Poelvoorde, en maillot couleur chair et généreusement pourvu par la nature, explique très sérieusement sa nouvelle stratégie à son équipe (le décalage entre le sérieux recherché et le grotesque du physique vous vaut un fou rire assuré). Ou les terribles débuts professionnels de Jérôme Le Tallec, qui, au lieu d'imiter l'assurance de ses coéquipiers, se lance dans des timides et pitoyables "Bonjour, euh…. Je m'appelle Jérôme Le Tallec et… je vends des livres et… en fait… je voulais savoir si ça vous intéressait… ou pas". Ou encore les coups de gueule de Jean-Luc Bideau, formidable chef d'entreprise autoritaire ("Je vais te dire, les jeunes d'aujourd'hui, un vrai ramassis de branleurs !").
Les Portes de la Gloire joue beaucoup sur le ridicule des situations et des personnages. Sur le plan de la " beaufitude ", le film va assez loin et parvient parfaitement à capter l'univers plouc : les costumes et les coiffures, le machisme grégaire, la bêtise, la lâcheté ordinaire, les encyclopédies, les chaussettes blanches, les somptueux tableaux réalisés en broderie... Bref, une retranscription quasi parfaite de la quintessence d'une ringardise absolue !
Mais même si l'on rit franchement lors de certaines scènes, la caricature sonne tellement vrai qu'elle nous laisse un goût amer. Le côté pathétique qui se dégage de ces personnages pitoyables qui tentent d'impressionner les autres est assez émouvant. On retrouve d'ailleurs quelque chose des Convoyeurs attendent de Benoît Mariage (avec Benoît Poelvoorde également) avec ses personnages qui se débattent dans un environnement sordide et qui veulent se distinguer (détenir le record du nombre d'ouvertures de portes…)
Les acteurs du film sont tous excellents et l'on retrouve avec plaisir Etienne Chicot (Pour la peau d'un flic, Mortelle Randonnée…) et Michel Duchaussoy (Que la Bête meure, La Veuve de Saint Pierre…) dans des registres inhabituels.
Malheureusement, le film manque de rythme et s'enferme parfois dans des longueurs qui gâchent le plaisir de cette comédie inventive. Peut-être le scénario aurait-il gagné à être davantage travaillé…
laurence
|
|
|
