 |
|
|
QU'EST CE QUE J4AI FAIS POUR MERITER CA?
"- L'homosexualité, ce douloureux problème, on l'envoie dans l'espace comme le cadavre de Spock..."
Pourquoi pas moi? est un film d'amour, avant toute chose. Un film sur des gens qui s'aiment, des gens qui aiment, des gens qui veulent aimer et être aimés, des amis qui s'aiment plus que tout au monde, des enfants et leurs parents qui aimeraient tant s'aimer avec la même force. D'ailleurs le film est peut être gay, mais jamais il ne sombre dans la caricature. Toujours il montre une jeunesse branchée, joyeuse, colorée, d'époque.
Deux femmes, un homme. Tous les trois sont homos. Seule la copine de ces trois-là est hétéro. Camille et Ariane sortent ensemble. Et Josepha, la mère de Camille décident d'organiser un dîner pour que les parents de toutes et tous soient enfin au courant de la sexualité de leur progéniture.
Les parents d'Eva sont assez... spéciaux. Sa mère semble tout droit venue de la planète Vulcain. Le père, joué par Johnny Hallyday, est irrésistible en torero à la retraite. Les parents d'Ariane sont beaucoup trop bourgeois pour encaisser la nouvelle. Quant à la mère de Nico, on en apprend une bien bonne... Enfin c'est sans compter sur les parents rétrogrades et matérialistes d'Ariane.
Mélodrames, chassés-croisés, confidences, fous rires et situations embarrassantes, ce week-end un peu spécial va enflammer les passions, mais pas forcément comme chacun l'avait prévu...
Et tout ça est filmé sur un mode onirique (surtout à la fin) qui rappelle, dans la manière de traiter le sujet, le très beau film Ma Vie en rose d'Alain Berliner. Les dialogues visent juste et suscitent le rire à de nombreuses reprises. Les images sont esthétiquement agréables et bien maîtrisées. Avec quelques audaces, et raccourcis visuels, le cinéaste installe une ambiance, un ton, des rêves et des élans du coeur. Bref un style, un peu spécial pour un film français. Et donc raffraîchissant.
Et le film réussit son pari en nous évadant dans sa galaxie guignolesque et en restant authentique dans les sentiments. Une comédie romantique qui donne le beau rôle aux jeunes acteurs, dont Gayet, César et Putzulu en première ligne, dans des personnages insolites, iconoclastes, enthousiasmants, bref inoubliables.
Au bout du compte, on se dit que l'important, ce n'est ni d'être homosexuel, ni blanc ou noir. C'est surtout d'être soi-même.
chris
|
|
