Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Rules of Attraction (Les Lois de l'attraction)


USA / 2002

12.03.03
 



LA PESANTEUR DES MOI





"- Cette histoire risque de t’ennuyer ."

Il ne s’agit pas d’avoir un bon matériau de base pour faire un bon film. Les limites à l’adaptation d’un Easton Ellis se trouvent dans le cynisme même du propos : la vacuité des vies décrites aboutit à une certaine superficialité des relations fictives. Car cette jeunesse qui s’épanche sur la découverte du point "Je", se penche davantage sur le jeu mortel qu’ils doivent explorer.
La bonne idée, formelle, ne peut hélas se targuer d’originalité. En effet, ces lois de l’attraction seront assimilées en partie à l’irréversible film de Noé. Une soirée qui se passe mal, et quelques effets de retours en arrière : comment le temps déforme les choses, et notamment notre regard. Le destin nous apparaît encore plus inéluctable, fataliste.
Plus approfondit que Less than Zero, moins prétentieux et stylisé qu’American Psycho, ce film s’insère dans les pensées secrètes de ses trois protagonistes, principalement obsédés par le sexe, la drogue et le fric. Ces trois éléments, éminemment matériels car consommables et destructeurs dans leur esprit, ne font que compenser le trou béant de leur existence presque virtuelle, face à un vertige suicidaire réel. Pour cela, il faut briser les tabous : mort, cul, came, puritanisme, hypocrisie...
Ils ne se veulent esclaves de rien et pourtant ils sont prisonniers du temps. Ils ne savent pas comment s’occuper, ils ignorent quoi faire de leurs années à venir. Entre narcissisme et mal être, ces gosses de riches ne font que pérorer sur le déclin de l’empire américain, avec moins de mots. Ce qui explique le peu de dialogues.
De quoi rendre pessimiste ? En tout cas, soyons lucides : ces jeunes sont déstructurés. Et leurs parents aussi lorsqu’on voit les deux mères se parler et se pinter de tout et de rien. Pour illustrer ce néant et cette déchéance, le cinéaste a eu besoin d’esthétiser et d’exhiber. Le suicide est stylisé de manière appuyée. Pourtant il met franchement mal à l’aise, et provoque un vrai dérangement. Dans cette histoire à tiroirs, il s’autorise un moment en suspens. Paradoxalement, la masturbation, les scènes de chiottes, ou l’orgie estudiantine sont presque trop polies. Un défilé en sous-vêtements ne suffit pas. C'est dommage... D'ailleurs, la séquence de baise gay entre Dick et Paul est bien plus imaginative : pourtant on ne voit rien, juste deux gars en boxers à la mode en train de sauter sur un lit en écoutant du George Michael.
Si bien que le film semble - bizarrement - chiant et attirant. L’intérêt réside finalement dans les malentendus et les silences : ils ne savent pas exprimer leurs émotions ni communiquer entre eux. Un vocabulaire pauvre, des sentiments précaires, une jeunesse déboussolée et on croirait ce monde cinglé. Leurs peines de c¦urs immatures, pathétiques et si typiques, en cette soirée de " fin du monde " c’est avant tout la somme du cumul de leurs échecs.
Si l’on en croit le chapitre final, le mâle hétéro est foutu. La femme et l’homo seraient alors l’avenir de l’humanité. Une attraction peu probable...
 
vincy

 
 
 
 

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