Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Shallow Hal (L'amour extra large)


USA / 2001

06.03.02
 



L'INSOUTENABLE LEGERETE DE L'ÊTRE





"- Comment une fille aussi belle peut se voire autrement dans un miroir ?"

Imaginez les Jackass dégénérés de l'émission de MTV (*), soudain saisis d'un ennui mortel, se mettre à distribuer des leçons de maintien au public entre deux pirouettes irresponsables. De toute évidence les gugusses auraient à fournir de gros efforts pour mener à bien leur entreprise de reconversion de façon convaincante.
C'est un peu ce qui arrive aux frères Farrelly avec leur dernière comédie Shallow Hal. Les deux lascars se sont taillés une réputation essentiellement en inventant des mises en situation particulièrement extrèmes, n'hésitant pas à recourir à toutes les déjections et sécrétions imaginables du corps humain. Qu'ils puissent se heurter à une certaine limite dans la surenchère passé un temps, cela ne peut qu'être compréhensible. Les questions qui se posent alors sont que reste t-il du talent des Farrelly ? (l'inspiration scatologique et régressive épuisée) Et vers quels horizons sont ils capables de se tourner avec le même succès? Pas évident d'apporter une réponse à la vision de Shallow Hal.
Car sous couvert de créer un film plus mature, les deux cancres loupent la respectabilité à laquelle ils semblent souhaiter accèder, en se contentant de pondre une comédie standard qui ne retient pas vraiment l'attention.
La farce n'est pas mauvaise pour autant. L'idée de départ est même assez intéressante et possède tout le potentiel pour démonter les rouages de nos plus honteux travers conditionnés. Renverser l'aveuglement du regard, pour passer de la superficialité à la beauté intérieure par le biais de la force de suggestion, vaste programme. A ce titre, il est inquiétant d'imaginer qu'il faille avoir recours à une séance d'hypnose d'Anthonny Robbins pour rompre l'illusion artificielle et toute aussi insidueuse imposée par les modes et les médias. La réalité reposerait donc inévitablement entre les mains des chantres de l'autopersuasion mystico carriériste? Clin d'oeil seçond degré des réalisateurs? Loin de le chahuter, ils laissent Robbins rire de lui même en conservant sa crédibilité avec un soin étudié.
Malheureusement la suite des événements devient rapidement prévisible et les scènes sont déclinées en toute logique et sans génie notable. Les Farrelly distillent bien ça et là deux-trois débordements qui pourraient interloquer les plus guindés (le frétillant Jason Alexander), histoire d'entretenir leur marque de fabrique. Mais l'ensemble reste anonyme et ne provoque pas l'hilarité attendue des amateurs car trop chargé en bons sentiments. Qu'il veuille être pris au sérieux, introduire de la sensibilité au delà de la grosse rigolade, soit, mais le tandem comique n'est pas obligé de renoncer à sa singularité pour autant. L'émotion à la Farrelly restant hélas moins marquante que leurs excès potaches.
Pedro Almodovar ou John Waters nous ont prouvé depuis leurs débuts hautement provocateurs qu'il était possible d'évoluer vers un cinéma de maturité (Tout sur ma mère pour l'un, Pecker pour l'autre par exemple) sans trahir ses premiers exploits dévastateurs. Les Farrelly, à l'inspiration beaucoup plus limitée, ont encore du chemin à faire pour sortir de leur puberté cinématographique de manière satisfaisante. Plus d'audace que diable !!

(*) des cascadeurs iconoclastes californiens qui se prêtent à des tours de force aussi dangereux que navrants pour le simple plaisir du happening débile…
 
petsss

 
 
 
 

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