Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Tout le plaisir est pour moi


France / 2004

18.08.04
 



LET’S TALK ABOUT SEX





« C’est pas parce qu’on couche ensemble… qu’on est ensemble. »
« Je te quitte.
– Je croyais qu’on étaient pas ensemble.
»

Le principe est des plus simples. Le héros perd quelque chose au début et passe le reste du film à le chercher. On touche à la forme la plus élémentaires de la structure des histoires. En revanche, le ton qu’emploie Broué n’est pas donné à tout le monde. Tout le plaisir est pour moi a la particularité rare d’être un film à sujet. Le sexe et les façons d’en parler constituent l’implacable projet de la réalisatrice. Ce sujet en est le point de départ et l’aboutissement. Pas un moyen, comme dans beaucoup de comédies (quel que soit le sujet) ni un prétexte, voire une excuse. Cette démarche très respectable est à l’origine de la conséquente sympathie que l’on peut avoir pour ce film. Il possède, dès lors, une intonation directe, une franchise dans l’intention, une absence de perversion et d’hypocrisie qui convient tout particulièrement à ce type de propos. En conséquence, le langage du récit et les dialogues peuvent se permettre une salutaire liberté, jamais gratuitement provocatrice et sans complaisance.
Ces dernières remarques permettent de tenter une conjecture : face à la limpidité du propos, le spectateur choqué ou mal à l’aise devant ce film, devra sans doute remettre en question sa propre manière d’envisager le langage et la sexualité. Cette hypothèse constitue, vraisemblablement, la dimension féministe de Tout le plaisir est pour moi. Sur cette interrogation, la réalisatrice déclare simplement : « Si parler du plaisir des femmes, c’est être féministe, alors oui, ce film est féministe. ». Loin de la crispation chienne de garde ou de la lutte des sexes (comme lutte des classes), Broué permets un questionnement qui a largement sa place au cinéma.
Peut-être par crainte qu’on la soupçonne lourdement de militantisme, la réalisatrice a imaginé, au second plan, des personnages masculins relativement irréprochables. Le petit ami fait preuve d’indulgence, jusqu’à même un certain zen, et les deux hommes mariés (le père et le beau frère) sont touchants.
De son coté, Louise, héroïne désespérément en quête de son plaisir perdu, titille allègrement l’irritabilité de ceux qui l’entourent et, accessoirement, du spectateur. Au plus fort de sa crise, le film glisse subtilement (mais provisoirement) dans la mise à l’épreuve. Il est difficile d’assumer longuement un spectacle qui met en scène le personnage principal s’humiliant gaiement en société. Cet accès (ce procédé ?) a comme effet de créer, à terme, une empathie plus forte pour Louise. Il est à regretter que les comportement des divers protagonistes sont bien souvent invraisemblables. Comme dans toute comédie, mais ici avec quelque épaisse ficelle, la crédibilité de certaines situations clés est mise au service du sens de l’histoire. On a trop souvent envie de crier à Louise qu’il lui suffirait de faire ci ou ça pour qu’elle se simplifie la vie. Seulement, le récit prime, bien sûr.
La direction d’acteur n’est pas non plus des plus convaincantes. Marie Gillain malgré tout son engagement, tombe parfois dans un sur-jeu qui ne cadre pas avec le style du film. Néanmoins, l’ensemble parvient à tenir jusqu’au bout sa porté sérieuse, sans en avoir l’air. Ce qui est déjà une performance.
 
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