Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Sunshine (A Napfény íze - The Taste of Sunshine)


Hongrie / 1999

03.05.00
 



LA FIN DES TEMPS





"- Plus rien ne m'étonne dans cette famille!"

Sunshine est l'exemple typique d'une production européenne à gros budget : belle, ambitieuse, longue, mais sans saveur originale. Où est passé le style de Szabo? Véritable soap opéra historique, le film est une sorte de Focus sur la Hongrie du XXème siècle. Il ne faut pas se perdre dans les méandres généalogique de la famille Sonnenschein....
Durant plus de 3 heures, on traverse l'histoire d'un pays, d'une lignée de juifs hongrois, convertis, renommés, célèbres. C'est une voix off qui raconte à la manière d'un Il était une fois... Rien d'original.
Il y a bien quelques images qui se distinguent : les trois gosses sur le pot, valérie sur sa chaise au milieu des fleurs, la mort glaciale d'Adam, ou encore les scènes d'escrime (le second segment est de loin le plus intéressant des 3). On ne peut d'ailleurs rien reprocher à la reconstitution historique de la Hongrie impérialiste, fasciste ou même communiste. Décors, costumes, et surtout le travail de la photo rendent crédible l'évolution à travers le siècle de ce pays. Koltai est assurément l'un des meilleurs chef op' actuels.
Cependant, à cause d'un sujet trop lourd, d'une narration trop classique, le film est une parfaite oeuvre académique : lisse, factice même. On ne croit pas aux passions, aux tragédies, aux bonheurs. Il y a trop de petites histoires, de destins qui se croisent superficiellement. On saluera donc les (nombreux) acteurs de leur excellente interprétation, et particulièrement les deux actrices qui incarnent Valérie (Jennifer et sa mère Rosemary), parfaites. Ralph Fiennes montre létendue de son jeu à travers différents caractères. Cependant la troisième personnage, trop jeune pour être crédible sous ses traits, est le moins solide : il ne suffit pas de passer de barbu à moustachu à rasé pour changer de peau. Les fans seront ravis : il est dénudé de nombreuses fois...
Des dialogues qui sonnent creux, des images illustratives, un script trop anecdotique... et un "macguffin" aléatoire (un cahier de recette que tout le monde cherche, de temps en temps, pour ponctuer le film, et qui finalement n'a aucune importance). Sunshine est un film qui prend sa source dans des épopées kitsch du style L'Année dernière à Marienbad. Où de tavernier, on passe à patron d'une distillerie, juge, escrimeur, policier... D'Empereur, on passe à Furher, Camarade... les régimes passent, le pays reste. Les victimes sont les mêmes.
On comprend l'amour que Szabo porte à son pays. En se penchant sur les erreurs du passé, en montrant que la politique n'a pas d'emprise sur la vie et peu sur l'histoire, en analysant la construction de son pays, il cherche sans doute à établir un constat sur ce qui était l'un des plus grands empires du monde, et qui aura entraîné dans sa destruction l'histoire tragique de notre siècle - la Première Guerre Mondiale est une affaire austro-hongroise au départ. Il n'y aura donc que deux survivants à toute cette mascarade. Les deux membres les moins patriotes, les plus attachés aux traditions... Symboliques. Cependant, on ne comprend pas vraiment où Szabo veut en venir. Quel message en retirer? retrouver ses racines? ne pas se compromettre avec le pouvoir?
Vision laide du pouvoir, Sunshine s'embellit grâce à l'espoir d'un homme libre. Mais finalement, quel est l'avenir de la Hongrie?
 
vincy

 
 
 
 

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