Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Une affaire de goût


France / 2000

26.04.00
 



MANIPULATION CULINAIRE





Dès le début, Bernard Rapp mène son sujet avec beaucoup d'adresse. Il prend son temps pour nous perdre dans les méandres de la manipulation ourdie par Delamont. On découvre peu à peu le machiavélisme de l'homme d'affaire et son intrusion dans la vie de Nicolas Rivière. Chaque personnage, chaque action est d'une précision remarquable. Avec un rythme posé, Bernard Rapp filme de manière très clinique et analytique. Tous les plans sont simples et le découpage est net, précis, sans fioritures. Sa caméra est essentiellement descriptive et utilise peu d'effets de style. Ce qui n'empêche pas Une affaire de goût d'être très esthétique avec ses somptueuses tables, ses décors cossus et sa musique classique. Parce qu'ici le goût n'est pas que l'affaire du palais. C'est aussi celle du film tout entier. Et puisque Bernard Rapp a bon goût, l'ensemble en est empreint.
Le côté analytique et glaçant se retrouve également dans le jeu des acteurs et notamment celui de Bernard Giraudeau. Face au personnage qu'il interprète, on ne sait jamais sur quel pied danser : Delamont est-il véritablement dérangé ou est-il devenu pervers pour vaincre l'ennui né de sa richesse et de sa puissance ? Jusqu'au bout, on oscille entre les deux. Bernard Rapp, dans sa peinture des personnages, joue sur l'étrange et le doute. Bernard Giraudeau est excellent et subtil. Son personnage rappelle d'ailleurs celui qu'il a interprété dans le récent Gouttes d'eau sur pierres brûlantes de François Ozon. Tous deux sont redoutables de machiavélisme et de cruauté froide.
Peut-être peut-on mettre un léger bémol en parlant de ce qui est extérieur à la relation Delamont-Rivière : on ne croit qu'à moitié à ce qui se passe entre Nicolas, sa compagne (Florence Thomassin, sous-exploitée) et leurs amis. Autant Bernard Rapp a apporté beaucoup de subtilité en décrivant les rapports entre l'homme d'affaire et son goûteur, autant il a usé de clichés pour ce qui est du reste.
Néanmoins, l'essentiel du film est parfaitement mené par Bernard Rapp qui nous confirme son talent de cinéaste cultivé et raffiné.
 
laurence

 
 
 
 

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