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Star Trek

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Star Trek ou l'épopée galactique

Aux Etats-Unis, il est aussi impensable de passer sous silence l'univers de Star Trek que de vivre sans citer Star Wars à tout bout de champ. Les Français, eux, ignorent pour leur grande majorité ce que Georges Lucas doit à l'oeuvre de Gene Roddenberry - et en quoi il ne lui arrive pas à la cheville. Il aura en effet fallu attendre 1996 pour qu'une chaîne française commence la diffusion intégrale de ces oeuvres extraordinaires.

La première série Star Trek (rebaptisée Star Trek Classic) est diffusée sur NBC en 1966, onze ans avant le premier film de Lucas. Au début, c'est un relatif échec d'audience: elle ne vivra que trois années. Ses 76 épisodes sont cependant suffisants pour que les chaînes de la syndication la rediffusent en boucle de manière quasi ininterrompue, et regroupent un public grandissant. Une série animée, des congrès où les acteurs rencontrent les fans, des romans, des bdandes dessinées et un merchandising très varié contribuent, eux aussi, à entretenir la mythologie née de ce qui apparaissait d'abord comme une simple série de science-fiction. Mais Star Trek ("voyage stellaire") n'est pas une simple série de science-fiction. C'est un univers cohérent, dont les idées comptent autant que les personnages.

Rompant avec toutes les représentations antérieures de la conquête de l'espace, Roddenberry imagine qu'un vaisseau sillonne la galaxie à la recherche de "nouvelles formes de vie et de nouvelles civilisations". Ce que l'Enterprise, vaisseau de la Fédération des Planètes Unies explore en réalité, c'est l'homme et ses valeurs.

Dans un premier pilote, refusé par la chaîne, une actrice interprète l'officier en second du vaisseau tandis qu'un acteur porte les oreilles pointues d'un extraterrestre officier scientifique. NBC lui demande de se débarrasser de l'un et de l'autre. Dans le second pilote qu'il tourne pour la chaîne, Roddenberry a gardé l'acteur, Leonard Nimoy, et ses oreilles pointues. Quant à l'actrice, Majel Barrett, il l'a épousée et lui donnera un rôle récurrent dans la série. Le reste de l'équipage est multiéthnique: le capitaine et le médecin sont blancs, l'officier en communication est noire, le navigateur est asiatique et, à partir de la 2e saison, la passerelle accueille Chekov, un jeune officier d'origine slave.

A l'époque, ça ne l'était pas du tout. Conçue peu après l'assassinat de Kennedy, à une époque où la guerre froide est loin d'être terminée et où la guerre du Viet-Nam fait rage, Star Trek Classic est une oeuvre pacifiste. Le monde qu'elle décrit est complexe et incertain (il transpose, après tout, les balbutiements de l'humanité au cours des années 60), mais l'esprit qui anime ses explorateurs est résolument optimiste, imprégné de foi en l'Homme. Ce ne sont pas les oreilles de Mr Spock ou les audaces du capitaine Kirk qui laissent des marques dans les esprits mais le discours humaniste, certes balbutiant et sans doute maladroit, mais indubitablement sincère qui imprègne l'ensemble des épisodes.

Kirk (l'intégrité), McCoy ( l'ironie), Spock (la réflexion), Uhura (la communication), l'infirmière Chapel (le soin), Scotty (l'intelligence pratique), Sulu (le sang froid) et Chekov (la fougue) sont tous des archétypes du comportement humain. Ils affrontent les peurs de l'humanité (les monstres de l'enfance et ceux de l'espace), ses travers (le rejet de l'autre, le désir de puissance, la pulsion d'auto-destruction) et défendent des aspirations naïves, mais solides: la fraternité, la solidarité, el désir de comprendre. Le tout, sans jamais perdre de vue que tout ceci est une fiction.