Une exposition internationale en hommage à l’oeuvre de Disney, fêtant les 100 ans du « royaume magique », a ouvert ses portes le 10 avril 2025 à Paris. S’étirant sur plusieurs centaines de m2, l’exposition est à la hauteur du gigantisme du parc des expos de la Porte de Versailles où elle a posé ses archives. En traversant huit salles différentes, on pourra prendre l’ampleur de l’empire culturel et économique de Disney au travers de son idéologie, qui recoupe toutes ses créations, des films jusqu’aux parcs Disneyland en passant par ses nouvelles licences (Marvel, Lucas Films…).

Le parti-pris de l’exposition illustre parfaitement la culture de l’entreprise basée sur le divertissement. Immersive, musicale et colorée, l’exposition s’adresse aux fans de tout âge. Les enfants courent d’une installation interactive à une autre et les parents se prennent vite au jeu. À la pointe de l’innovation, on est accueilli (en anglais sous-titré) dans le monde de Disney par son créateur lui-même, invoqué en hologramme pour nous présenter les différentes étapes de l’exposition, non sans avoir attendu notre tour devant un chronomètre. Millimétrée, standardisée, on sent que l’exposition est calibrée pour un certain public qui s’attarde moins sur les textes pédagogiques que sur les attractions propices aux photos.
Sons et lumières

Pourtant, les explications des origines de Disney dans les trois premières salles sont passionnantes et on prend plaisir à découvrir cette histoire digne du rêve américain : « Walt Disney disait que tout a commencé avec une souris, mais nous disons que tout a commencé avec Walt lui-même ». On regrette donc parfois le rythme soutenu de la visite, ne nous laissant pas toujours le temps de lire les panneaux. De même les musiques et les films se superposent, nous plongeant dans un brouhaha qui ne nous invite pas à nous concentrer sur le fond. On se détache donc vite des textes pour se concentrer sur les objets et les films, reliques des origines de Disney.

Très visuelle, l’exposition met donc en avant les accessoires inédits des films et le jeu des lumières dirige de fait très bien notre attention. La deuxième salle « D’où viennent les histoires » nous plonge dans une semi-obscurité où des coffres en miroir présentent par exemple la chaussure en verre de Cendrillon ou le (splendide) livre de la Belle au bois dormant. On découvre par la même occasion des dessins rares : les premières recherches pour le personnage de Mickey, les storyboards des premiers cartoons (comme Oswald, le lapin chanceux) ou les croquis et décors de Blanche-Neige et les Sept nains.
Roller coaster

C’est la partie la plus passionnante : les chevaux du manège de Mary Poppins, la robe rouge de Cruella (version live-action), les dessins de La belle et la bête, La petite sirène ou de La Reine des neige. L’expo est alors plus muséale que divertissante (même si quelques distractions interactives permettent de s’amuser). Après la vitrine de figurines « pop art » (Pixar, Tim Buron, les récents Disney, Roger Rabbit…), le parcours est moins convaincant.
On s’aventure dans les univers parallèles, ceux des grosses acquisitions de l’Empire (Indiana Jones, Star Wars, Marvel …), trop succincts pour nous emballer. La partie « musicale » redonne un coup de peps à la visite (juke box, création des sons) avant de nous embarquer dans un certain ennui avec une histoire des parcs d’attraction (autre business fructueux), sans aucun discours pédagogique ou historique.

Ainsi, l’exposition assume entièrement son caractère promotionnel, disséminant ça et là des publicités pour la plateforme Disney+ et démontre une fois de plus son pouvoir d’attraction et d’innovation dans le divertissement. En un film court, la marque assoit sa domination en invitant tous ses personnages à se rassembler pour une photo mémorable, démontrant alors l’impact visuel et sociétal de ses créations dans notre imaginaire. Poussant plus la disneyphilie que la cinéphilie, l’exposition nous fait découvrir son histoire au travers d’objets inédits et d’archives rares, mais nous fait surtout sentir la puissance culturelle de l’empire Disney. Jusqu’à la boutique qui conclut la visite, où les licences foisonnent.
Les 5 immanquables de l’expo
- Le Livre de La Belle au bois Dormant
- Le cheval du manège de Mary Poppins
- Les dessins préparatoires pour le personnage de Cruella D’Enfer
- La salle « Magic of sound ans Music »
- Le dessin conceptuel du premier Parc Disneyland
