
Zephyr, une surfeuse intrépide au tempérament libre, est kidnappée par un tueur en série obsédé par les requins. Séquestrée sur son bateau et confrontée à la folie de son ravisseur, elle va devoir se battre pour survivre face à tous les prédateurs…
Parfois il suffit de peu d’éléments pour qu’un film soit réussi : une blonde contre un psychopathe et des requins. Pour autant ce n’est évidement pas suffisant : il faut que la blonde soit assez combattante, que le psychopathe soit très cruel, et qu’il y ait plein de requins affamés. Et bien entendu, il est nécessaire que le scénario soit très malin, avec son lot de surprises et de rebondissements. Dangerous Animals coche toutes les cases !
Troisième film de l’australien Sean Byrne, après The loved ones (2009) et The Devil’s candy (2015), et ce dernier est déjà promis a devenir un beau succès de cet été. Paradoxalement ce n’est pas la séance de minuit du Festival de Cannes qui l’accueille mais la Quinzaine des Cinéastes.

Dangerous Animals est bien plus qu’un simple ‘film de requin’ car la base de son scénario est plutôt celle d’un ‘slasher’ avec un tueur en série, le film est même plutôt un ‘survival’. Le slogan de l’affiche l’indique : ‘you’re safer in the water‘ ! En effet, les requins ici ne sont pas le pire danger mortel. Le plus gros prédateur n’est pas sous l’eau mais sur un bateau…
La struture du scénario est par ailleurs très classique : une séquence qui présente le mode opératoire du tueur avec une première victime, puis la présentation de l’héroïne dont on anticipe qu’elle sera la prochaine proie, et enfin les multiples affrontements pour survivre à ces dangers. Cette structure avec présentation d’une mort dès l’introduction + ensuite donc l’angoisse que ça se reproduise de nouveau avec les personnages principaux = c’est la base de d’autres gros succès surprises au cinéma, avec évidemment Les dents de la mer de Steven Spielberg (il y a 50 ans) ou plus récemment Scream de Wes Craven.
Girl power
La scène d’introduction de Dangerous Animals est remarquablement réussie, elle montre à la fois ce qu’on espère voir et ce que l’on redoute de voir, et c’est ce qui rend le film d’autant plus efficace. Sur le fond le film n’est pas tellement nouveau : le tueur est particulièrement sadique envers les jeunes femmes (again), et sa nouvelle cible promise à une mort certaine devra compter sur son combativité et son intelligence pour (peut-être) survivre. En sous-texte, on devine une victoire féministe qui mettrait fin à la perversité masculine. Sur la forme c’est extrèmement bien joué (Jai Courtney le méchant est vraiment sadique, Hassie Harrison l’héroïne sera particulièrement perséverante) et bien rythmé avec plusieurs moments à faire peur.

À l’image de Calme blanc, film culte de Phillip Noyce, Dangerous Animals se déroule principalement dans le huis-clos restreint d’un bateau. Si dans dans l’espace personne ne vous entendra crier, sur un bateau en pleine mer cerné par les requins, c’est identique. Il n’y a aucune issue possible. Ce qui n’empêche pas beaucoup de poursuites et de combats à l’intérieur du petit espace. Cette configuration d’escape-game impossible est la plus grande réussite de ce thriller horrifique. Le film prend un temps pour présenter différrents personnages puis il avance crescendo vers une surenchère de violences de toute sorte en étant coincé entre le psychopathe et les requins.
La sortie dans les salles françaises est déjà prévue pour le 23 juillet pour en faire un petit succès de l’été. La saison propice où ce type de film trouve son public au cinéma depuis bien entendu Les dents de la mer de Steven Spielberg, avec par exemple les prédateurs marins à grandes dents de Instinct de survie de Jaume Collet-Serra, En eaux troubles de Jon Turteltaub ou Piranha 3D de Alex Aja, sans oublier la saga Sharknado…
Sean Byrne est assez malin pour jouer avec les codes du fantastique tout en y incluant des pincées de gore (un clin d’oeil à Saw) et une petite dose de fun (la chanson enfantine ‘Baby Shark‘). Et ainsi, Dangerous Animals est le petit plaisir coupable de l’été (de l’année ?) qui fait grand plaisir autant aux fans de film d’horreur qu’aux amateurs de comédie noire.
Dangerous Animals
Cannes 2025. Quinzaine des Cinéastes
1h38
En salles le 23 juillet 2025
Réalisation : Sean Byrne
Scénario : Nick Lepard
Musique : Michael Yezerski
Distribution : The Jokers
Avec : Hassie Harrison, Jai Courtney, Josh Heuston, Ella Newton