Renard et Lapine sauvent la forêt : une fable écologique pour les tout petits

Renard et Lapine sauvent la forêt : une fable écologique pour les tout petits

Alors que Renard, Lapine et leurs amis vivent tranquillement dans la forêt, la disparition de Hibou, leur voisin, ainsi qu’une montée des eaux inhabituelle vient perturber leur quotidien. Avec leur entourage animalier, ils vont partir dans une quête pour retrouver leur ami et élucider les causes de cette inondation soudaine.

Animaux humanoïdes

Dans la continuité de son précédent film Chonchon le plus mignon des cochons, Mascha Halberstad nous raconte une histoire qui a pour sujet les animaux et questionne notre rapport à ces derniers. A l’inverse de Chonchon, les protagonistes de Renard et Lapine sauvent la forêt sont des animaux anthropomorphiques : on aurait pu s’en douter, il s’agit d’un renard et d’une lapine, accompagnés de leurs amis hibou, phacochère, pingouin, morse, raton laveur, et également une sirène, seul personnage qui n’est pas un animal. L’ensemble de ces animaux, en décalage, pour certains, avec leur milieu d’habitat forestier, rappelle une histoire tirée de l’imaginaire sans limites des enfants, dans laquelle la logique n’arrête pas la narration. Cet assemblage particulier contribue à créer un groupe très inclusif d’acteurs uniques formant un cercle plein de différences, qui se justifient par une envie de rappeler aux enfants que l’amitié n’a pas de barrières. Le film qui place l’attention sur les animaux face aux catastrophes naturelles a toutefois la particularité de rendre ces animaux très “humains” : ils sont habillés, parlent notre langage et ont une anatomie proche de la nôtre avec leurs deux bras et deux jambes. Un choix fréquent qui interroge sur notre besoin de devoir humaniser les animaux pour ressentir plus d’empathie et de considération à leur égard.

Utiliser des animaux comme protagonistes n’est pas une nouveauté, surtout dans l’animation jeunesse : Le Roi Lion, Nos Voisins les hommes, 1001 pattes, Migrations… les exemples ne manquent pas. Il d’agit sans doute, d’une manière de s’adresser à un jeune public tout en évoquant des sujets plus complexes, adoucissant finalement le propos grâce à la mignonnerie des bêtes. Si l’intention de douceur est similaire dans le film de Mascha Halberstad, il est agréable de notifier que les designs se détachent de cette lignée de créatures à gros yeux qui s’apparentent parfois plus à des poupées qu’à des êtres vivants, rappelant qu’il y a plusieurs manières de représenter les animaux, en conservant des caractéristiques expressives intéressantes. On pourra également apprécier les décors qui ne s’attardent pas non plus sur une gamme de couleurs saturées, qui se concentre davantage sur des ambiances plus réalistes. Hélas, le film tombe malgré tout dans le piège classique du film jeunesse qui se simplifie, et perd en finesse avec des dialogues souvent descriptifs et peu subtils.

Regard sur l’écologie

S’il cible avec évidence les jeunes enfants, le film s’autorise, à travers des personnages archétypaux comme celui du castor, à désigner clairement un responsable de l’inondation qui touche le groupe de Renard et Lapine, avec la représentation d’un antagoniste rongeur égocentré, vêtu comme Elvis et dont la bâtisse est symbole de luxe. Une allusion qui passe inaperçue auprès des plus petits et qu’on identifie vite lorsqu’on est plus grand : une manière de pointer du doigt les excès des riches (avec une attention particulière pour les Américains, comme en témoigne la tenue du castor ainsi que l’origine de vie de cet animal, très présent en Amérique du Nord) ainsi que leur responsabilité dans la survenue de catastrophes naturelles. Heureusement pour Renard et Lapine, le pouvoir de l’amitié suffira pour faire face aux injustices ainsi que pour sauver leurs maisons. Une résolution qui, bien que simpliste et utopiste, ne dément pas la dimension écologique du film, mettant en lumière pour les plus jeunes des problématiques bien présentes dans le monde actuel, tout en prônant des valeurs de bienveillance, de partage et d’acceptation.

Renard et Lapine sauvent la forêt
1h11
En salles le 23 juillet 2025
Réalisation : Mascha Halberstad
Scénario : Fabie Hulsebos
Distribution : Eurozoom