Sortie le 20.08.97 (France)



Marquise

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Production
Tourné en Italie, dans les décors d'époque, (Bologne, Parme, Mantoue), et pour une scène au Château de Vaux-le-Vicomte, le film a couté 70 millions de francs (près de 20 millions de $ Can).
Générique composé de 5 stars, de 5000 figurants (et leurs costumes - déssinés par Olga Berlotti- , chaussures, perruques "conçues en cheveux naturels"), de décors de Gianni Quarenta (qui a fait fabriquer des verres à pied en crystal de Murano pour une seule scène de Banquet). Enfin Musique de Jordi Savall (Tous les matins du monde.
Véra Belmont n'a rien fait pour être dans ce métier, pourtant elle y donne sa vie. Au point de filmer son métier.
Marquise est le troisième film de Véra Belmont, petite femme aux cheveux gris, auteur des très féminins Milena et Rouge Baiser. Et productrice de l'acclamé Farinelli (nominé aux Oscars).
De quoi donner des ailes à cette femme de cinéma (elle a produit Téchiné, Pialat, La Guerre du feu de Annaud) afin de concrétiser sur pellicule les fastes et les frasques d'un métier: le théatre.

Effets de style
Véra Belmont veut un film en costume, moderne. Léger comme une comédie de Molière, enlevé, rythmé, loin de l'aspect musée Grévin. Drôle et émouvante, avec une fin à la Racine.
Elle l'avoue, il n'est pas question d'exhiber des statues de l'Académie. Les acteurs et les auteurs de l'époque étaient de bons vivants, très hypocrites avec la religion. Elle ne décrira pas des saints, elle dépeindra des hommes et des femmes qui vivent dans un milieu immoral parce qu'il se croit tout permis.
D'office, il ne faut pas s'attendre à une retransposition historique exacte. D'ailleurs, les médias français en sont déjà à réviser l'histoire VRAIE de la Du Parc, en la narrant sous toutes ses dorures.
C'est le destin d'une fille de la rue qui finit à la cour de Versailles. Une femme qui va jusqu'au bout. Mais quelle fin choisira Véra dans cette adaptation libre de la vie de la Du Parc? Sophie Marceau y voit la Marylin Monroe de l'époque, à moins que ce ne soit Marylin qui soit notre Du Parc du siècle.
Réponse le 20 août 1997. Et à sa présentation aux Festivals de Venise et Toronto.

Dépêche AFP du 14 août 97
(à ne pas lire si vous ne voulez rien savoir de l'histoire...)
"Marquise" de Véra Belmont: une starlette à la Cour de Louis XIV - sortie le 20 août
Entraînée par une Sophie Marceau à la beauté éclatante et à la prunelle pétillante, Marquise de Véra Belmont sort Molière et Racine des livres d'école pour les faire vivre en toute liberté dans la splendeur du Grand Siècle avant que leur image ne soit figée par l'Histoire.
Le film, tourné dans des théâtres italiens et dans les studios romains de Cinecitta, sera présenté hors compétition à la Mostra de Venise (27 août-6 septembre) où sa réalisatrice siègera comme jurée.
Après avoir produit Farinelli, opéra baroque consacré au plus célèbre castrat de l'Histoire de la musique, Véra Belmont a choisi de porter à l'écran le destin de Marquise Du Parc: une comédie humaine à la fin tragique.
"Marquise, explique Véra Belmont à l'AFP, était une fille que ses parents vendaient, moitié prostituée, moitié danseuse de foire. Un jour elle a eu de la chance. Il faut dire qu'elle était particulièrement ravissante." Elle danse sous la pluie avec une grâce coquine lorsque Gros René (Patrick Timsit), l'acteur principal d'un certain Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, tombe sous le charme et l'épouse sur le champ.
"Je ne pense pas qu'elle était amoureuse de lui mais elle l'aime beaucoup et elle est fidèle pendant un certain temps", précise Véra Belmont.
Grâce à lui, elle se produit devant Monsieur, le frère du roi, et bientôt devant le souverain lui-même (Thierry Lhermitte) au cours d'une scène hilarante. Si Molière (Bernard Giraudeau) pense que ses appâts lui tiennent lieu de talents, le jeune courtisan Jean Racine (Lambert Wilson), écrit pour elle Andromaque. Et c'est l'apothéose.
"Malade imaginaire", Gros René fait une dernière farce en mourant sur scène (comme Molière) sous les rires du public mais la vie sourit à Marquise jusqu'au jour où la chance tourne. Peut-être est-ce le mauvais oeil jeté par La Voisin (Anémone), la spécialiste des chocolats empoisonnés. Enceinte, malade, la belle Andromaque est remplacée. Elle n'y survivra pas...
Sur la musique de Lully et de Jordi Savall, rendu célèbre par la viole de gambe de Tous les matins du monde, Véra Belmont entraîne sa pittoresque troupe dans un ballet chatoyant et léger de fêtes galantes. Mais, comme dans Ridicule, sous les fastes et les splendeurs de Versailles percent les rivalités (entre Molière et Racine), les traits assassins (à l'égard du vieux Corneille) ou les souffrances de l'acteur, prêt à jouer sa vie et sa mort sur scène.
La réalisatrice de Rouge Baiser s'est affranchie du Panthéon et de la momification en campant ses personnages avant qu'ils n'entrent pour de bon dans l'Histoire. Elle est remarquablement servie par ses interprètes, même si les relations avec Sophie Marceau ont "fait des étincelles".
Marquise est bien entourée par Lambert Wilson, séduisant Racine, Bernard Giraudeau, Molière haut en couleurs, dévoré par l'amour des planches, Patrick Timsit, amoureux éperdu et émouvant, et l'impayable Thierry Lhermitte, pérorant assis sur la lunette, chauve sous sa perruque royale.

Marquise"
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