Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


UFD  

Production : 20th Century Fox, Regency Enterprises, New Regency
Distribution : UFD
Réalisation : Gary Fleder
Scénario : Brian Koppelman, David Lieven, Rick Cleveland, Matthew Chapman, d'après le roman de John Grisham
Montage : William Steinkamp
Photo : Ribert Elswit
Musique : Christopher Young
Durée : 127 mn
 

John Cusack : Nick Easter
Gene Hackman : Rankin Fitch
Dustin Hoffman : Wendall Rohr
Rachel Weisz : Marlee
Bruce Davison : Cable
Jeremy Piven : Lawrence Green
Jennifer Beals : Vanessa Lembeck
Luis Guzman : Jerry Hernandez
Cliff Curtis : Frank Herrera
 

site officiel
 
 
The Runaway Jury (Le maître du jeu)


USA / 2003

17.03.04
 

Qui est le Maître du jeu? L'acteur, le réalisateur, l'auteur? Cedernier est un homme bien connu de nos services. John Grisham, auteur de best sellers juridico-financiers. Le Sulitzer des avocats, le Clancy du système judiciaire, le Stephen King de la corruption des cols blancs. On lui doit des romans adaptés en machines à dollars pour les stars hollwyoodiennes : Cruise et Hackman (The Firm), Roberts et Washington (The Pelican Brief), Sarandon et Lee Jones (The Client), Bullock et Spacey (A Time to kill). Tous des hits. Mais aussi quelques flops : The Chamber, The Rainmaker, The Gingerbread man. La recette est à chaque fois la même : un homme pur et intègre se bat contre un milieu pourri. Runaway Jury (Le maître du jeu) ne fait pas exception, meême si le propos et les méthodes sont plus troubles, moins manichéennes. Le résultat au Box office américain est dans les mêmes eaux : 50 millions de $. Si les livres se vendent toujours aussi bien, les films semblent victimes du genre. Hollywood a pourtant plusieurs livres de retard (l'auteur en sort au moins un par an) et le dernier, en cours d'adaptation, "Skipping Christmas" a été publié en 2001. "The Runaway jury" est sorti chez les libraires en 1996.





Dès cette année là, Hollywood s'empare des droits pour la modique somme de 8 millions de $ (un record à l'époque). Et là, c'est comme dans le film : la sélection du casting/jury est un jeu de chaises musicales. Le premier aux commandes est Joel Schumacher (spécialiste des adaptations de Grisham), avec Norton, Paltrow et Connery pour jouer le trio infernal. Puis on refila le bébé et l'eau du bain avec à Philip Kaufman, Alfonso Cuaron, Mike Newell. Ce dernier avait composé son propre jury avec Will Smith et Naomi Watts. Nous voilà déjà en 2001. Entre temps, Michael Mann a réalisé un grand film sur le lobby du tabac, The Insider, avec Pacino et Crowe.
Problème : le livre mettait les fabricants de clopes das le box des accusés. Après plusieurs scénarii et réécritures, l'enjeu devient les armes. Et le puissant lobby qui les accompagne. D'une part, l'industrie du tabac avait gagné qulques procès entre temps. D'autre part, les tueries aveugles devenaient des faits divers de plus en plus courants. Et l'industrie de l'armurerie a réussi à rendre la constitution intouchable sur le sujet. le cinéma adore touché à ce type de tabous (peine de mort, ...) avec une vision souvent très progressiste.

Au final, donc, nous héritons d'un film de Gary Fleder. On lui doit l'intéressant Dernières heures à Denver, le très fade Collectionneur et le trop convenu Pas un mot. Bref rien d'exceptionnel dans la filmographie du monsieur. Pourtant, là, il touche au mythe. Le casting est de premier choix. On avait déjà vu Weisz et Hoffman il y a quelques mois dans Confidence. Mais nous n'avions jamais croisé Hoffman (double Oscar) et Hackman (double Oscar itou) dans le même film. Pourtant ces deux monstres sacrés ont plus d'un pôint commun. Quand Le lauréat sort en 1967, propulsant le plus si jeune Dustin, Hackman est révélé par Bonnie and Clyde la même année. Les deux sont cités à l'Oscar en 68. Tous deux ont tourné quelques un de leurs meilleurs films avec des cinéastes comme Arthur Penn, Mike Nichols, Sydney Pollack, Barry Sonnenfeld, James Foley. Si Hackman en est à son troisième Grisham, pour Hoffman c'est avant tout sa résurrection sur grand écran. Mais leur lien est bien plus profond que ce rapide survol filmographique où aucun des deux n'a joué avec l'autre. Après De Niro / Pacino (chez Michael Mann), voici une autre légende mise sur celluloïd. Les deux vétérans ont étudié ensemble au Pasadena Playhouse à la fin des fifties (avec un certain Robert Duvall : les trois cumulant les petits jobs où ils étaient complémentaires dans les tâches). Et quand Hackman déménagea à New York, Hoffman vint s'installer chez lui. Ils firent plusieurs petits boulots ensemble (grands magasins, restaurants, déménageurs...). 40 ans plus tard, ils jouent pour la première fois ensemble. Dustin dit du jeu de Gene : "Il y a deux facettes distinctes. La première que tout le monde apprécie : son approche honnête et authentique du métier, son intelligence, son humour subtil, savamment distillé. La seconde est moins connue : Gene est l'un des deux ou trois meilleurs acteurs de composition de l'histoire du cinéma américain. Observez seulement l'étendue de son registre, de L'Epouvantail à Frankenstein Junior, de French Connection à Coversation secrète, et vous constaterez que Gene se réinvente à chaque film et ne se répète jamais. C'est du grand art."

Mais Gene sait renvoyer la balle : "Des films comme Tootsie, Macadam Cowboy ou Rain Man révèlent un acteur étonnant qui prend de gros risques. J'aime cela chez un comédien. Ce genre de courage entraîne parfois des erreurs, mais il donne souvent des résultats brillants, et je pense qu'aucun comédien n'a obtenu un meilleur pourcentage de réussite que Dustin."
Nous ne saurons donc pas qui est le Maître du jeu dans cette histoire. Lequel des deux nous manipule le plus? Ne serait-ce que pour ce magnifique duel (amical), le film vaut le coup d'oeil.  
 
vincy
 
 
 
 

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