Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Runaway Jury (Le maître du jeu)


USA / 2003

17.03.04
 



A ARMES INEGALES





"- Je hais autant les Baptistes que les Démocrates."

Les scénaristes américains ne savent plus quoi inventer pour multiplier les rebondissements, les "twists" et autres manipulations. Le Maître du Jeu est passé presque maître du genre. Si ce n'est le résultat, tellement tiré par les cheveux qu'on en sort tondu.
Le quatuor de ce jeu à multiples bandes emporte notre sympathie assez rapidement. D'abord parce qu'il est incarné par un carré d'as qui nous bluffe depuis des années : John Cusack, toujours sous évalué, Rachel Weisz, toujours mystérieuse, Dustin Hoffman, orfèvre en la matière et Gene Hackman. Il nous faut insister sur ce dernier. Car il faut tout le capital affectif du spectateur pour aimer une telle ordure aux idées plus radicales que celles de Bush Junior. Dans cette Nouvelle-Orléans un peu anonyme, la grande paresseuse (c'est l'autre nom de la métropole cajun) cache bien son jeu, justement. Car derrière ce polar assez convenu, mais bien foutu, il y a un pamphlet contre l'acquisition des armes et plus spécifiquement contre ce satané deuxième amendement. 30 000 morts, 100 000 handicapés. Variation sur un même thème, celui de Bowling for Columbine, en plus hollywoodien évidemment. Ce discours souterrain, propagande peu subtile, est hélas masqué par les combines du système judiciaire ("Un procès est trop important pour être confié aux jurés."), dont on se désintéresse assez vite. La justice est pourrie? On se régalera surtout du prétexte d'une confrontation entre deux géants : Hoffman et Hackman. Finalement les problèmes se règlent dans les cabinets, en face à face. Opération mains propres pour laver son linge sale, à l'abri des regards et des caméras de surveillance.
Car les scènes de tribunal n'apportent rien à notre expertise de cet assemblage juridico-financier. Il suffit de revoir Le Client ou La Firme. Les discussions entre jurés nous renvoient, avec regrets, au génial 12 hommes en colère. Difficile de passer après tant de références plus ou moins nobles, mais populaires.
Ne boudons pas le plaisir basique de voir un suspens rythmé, où les manigances tiennent lieu d'action (n'espérez pas de poursuites ou de combats). Il y a, cependant, de quoi avoir un frisson dans la moelle épinière, en constatant la facilité à violer notre vie privée. La justice se laisse aussi pirater. Grisham, l'auteur à l'origine de ce carnage institutionnel, a clairement perdu la foi dans son idéal. L'époque a changé. Tout est corrompu. D'ailleurs, avec ce film, et quelques autres, les producteurs n'essaient-ils pas, à leur manière, d'influencer les spectateurs, comme Hackman cherche à influencer les jurés. Evidemment, le mobile est plus louable. Reste à parler de la réalisation. Cela se résume à une caméra agitée, une image banalisée, un montage rempli de tics. Les duels sont admirablement gâchés. Pourtant, il y avait matière. C'est à cela qu'on reconnaît les grands metteurs en scène. Le maître du jeu n'est donc pas Gary Fleder. Mais bien ceux qui maîtrisent le jeu : les comédiens.
 
vincy

 
 
 
 

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