Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


Haut et court  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 16

 
Les petits-fils


France / 2004

17.11.04
 



EN AVANT LA MUSIQUE !





"- Y'a personne qui vient aujourd'hui ?
- Y'a personne qui vient mais y'a toujours quelqu'un qui arrive !
"

Ironie, railleries, spontanéité, situations tant cocasses qu'étonnamment justes : imaginez l'émission TV "Strip-tease" au format long métrage, la primauté du cinéma en plus ; ainsi pourrait-on décrire Les petits-fils. Loin de son précédent film, La confusion des genres, d'un point de vue thématique (sauf l'homosexualité) et formel, Ilan Duran Cohen dépeint ici un adorable portrait de famille, jouant sur le réel et l'imaginaire avec une légèreté des plus exquises. A Reine Ferrato, alias Mamie Régine, de renchérir ; une grand-mère qui porte en son caractère bien trempé toute l'orchestration de cette fresque familiale. On ne peut que s'y attacher. Guillaume Quatravaux, Samuel de Gunzburg (ses deux petits-fils) et Jean-Philippe Set (son jeune employé et petit protégé) suivent la cadence. Seul regret : deux trois séquences quelques peu improbables, gratuites, ou encore techniquement défaillantes, notamment la scène d'ouverture, exagérée dans le mélo et saturée d'un point de vue sonore. Cet instant passé, on passe l'éponge, tant le format DV sert et régénère concrètement l'histoire.
Efficacité comique, émotions, épreuves, sentiments, réactivité, authenticité des personnages, proximité avec le public : totalement dénué d'artifice, piquant et dynamique à souhait, Les petits-fils est un film débordant de fraîcheur, y compris dans le non-dit, les différences et rapports frontaux entre personnages étant eux-même générateurs de vie ; et vice versa. De l'appartement parisien à ces magnifiques paysages d'Ecosse, en passant par la grande roue des Tuileries, du silence à l'illustration musicale (souvent proche d'Amélie Poulain), Ilan Duran Cohen, jongle avec chaque ambiance, joue avec brio sur chaque décor, personnage et situation pour réaliser une surprenante complémentarité entre vie ordinaire et onirisme ; le deuil, le renoncement et la séparation étant ici autant de thèmes vecteurs d'épanouissement (leur inéluctable suite) et autres valeurs positives. Un certain éternel recommencement, toujours fécond et bon enfant, matérialisé via chaque constituante du film, du récit au langage filmique. Clin d'œil aux dialogues qui ne manquent pas de régaler nos tympans. Les répliques fusent, les réparties détonnent. Entre liens familiaux, rapports générationnels, relations amoureuses, chassés-croisés, interactions, décalages, variations et sautes d'humeurs, Les petits-fils est un véritable opéra d'humour et de tendresse. Un film malicieux, jamais naïf et toujours fervent. A ne pas manquer, si vous avez des envies de cinéma d'ailleurs.
 
Sabrina

 
 
 
 

haut