Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Rezo  



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Chok Dee


France / 2004

16.02.05
 



CHRONIQUE D’UNE VICTOIRE ANNONCEE





« Il y a 60 000 boxeurs dans ce pays, Ryan. J’espère que tu es pas venu pour faire de la figuration. »

L’histoire d’un type qui devient champion du monde de sa discipline, deux ans après l’avoir pratiquée pour la première fois méritait bien une adaptation au cinéma (ainsi qu’un livre et une ligne de vêtements). Toutefois, jouer son propre rôle n’est pas chose aisée. La grande difficulté de cette légitime tentative était de transformer un boxeur en acteur puis cet acteur en boxeur. Force est de constater que Xavier Durringer a réussi. En prescrivant à Dida un jeu minimaliste, une quasi austérité dans le débit, il parvient à animer le jeune acteur d’une relative justesse.
Malgré la simplicité du récit, du filmage et du jeu, Chok Dee n’est jamais ennuyeux. Certes les combats sont mis en scène et découpés mais Durringer garde une distance et une sobriété bien venue, sans racolage, conscient de la dimension spectaculaire du sport en lui-même. A propos de l’intérêt immédiat de la vision, en plus de la photogénie naturelle des joutes, le film table sur un principe imparable. Parallèlement aux progrès sportifs du héros, le film ne cesse de progresser avec une constance prenante. Il n’y a pas d’à-coups, pas de tours de magie, le petit scarabée ne devient pas Bruce Lee du jour au lendemain. D’autres, plus classiquement, aurait choisi une progression de type : mauvais avec du potentiel, révélation soudaine du talent, rechute puis victoire finale. Le secret de Chok Dee est d’échapper à cette structure surexploitée.
A coté de cette relative réussite formelle, il s’agit tout de même de garder la tête froide. Au bout du compte, le film de Durringer et Dida présente assez peu de cinéma. A vouloir préserver la justesse à tout prix, les enjeux de mise en scène ne volent jamais très haut. Au risque de verser dans la série B, le réalisateur aurait pu tenter plus de choses. L’humilité et la sobriété sont des valeurs cinématographiques en vogue. On est en droit de se demander si les nouveaux réalisateurs français ne manquent pas d’ambition. Enfin, les valeurs morales exposées, certes excellentes, ne vont pas chambouler l’histoire des idées ni, hélas, insuffler miraculeusement, aux jeunes galériens des cités, l’implacable volonté de Dida. Encore faudrait-il que Chok Dee soit vu, ce qui est conseillé, ne serait-ce que pour assister au premier biopic d’action contemplatif.
 
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