Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Mon petit doigt m'a dit (Agatha Christie, mon petit doigt m'a dit)


France / 2005

13.04.05
 



LES MYSTERES D’AIX-LES-BAINS





« – Le poste de télévision est en panne, j’espère que vous ne vouliez pas regarder « télé-matin ».
– Je peux sauter un télé-matin. Avec un peu de volonté on y arrive très bien.
»

Quelque chose s’est passé de travers dans la fabrication de Mon petit doigt m’a dit. Pascal Thomas est passé à coté de son film. Le traitement sur grand écran de cette histoire sortie du cerveau doucement pervers d’Agatha Christie lui a curieusement fait perdre tout le charme des écrits de la vielle dame anglaise. En effet, ce n’est pas parce ses romans sont d’un genre propice à la mise en image et que certains d’entre eux vont jusqu’à emprunter une forme proche du cinéma que l’adaptation en est plus facile.
Les deux personnages principaux sont moins immédiatement identifiables que l’inénarrable Hercule Poirot. Prudence et Bélisaire Beresford sont de nouvelles têtes qu’il s’agit de présenter au regard du spectateur qui n’en serait pas familier (c’est à dire à peu près tout le monde). Là, Thomas se contente d’établir leur personnalité ironique, même légèrement cynique, sans prendre la peine de nous les rendre aimables. En fait, ils sont délibérément sympathiques et leurs personnalité joue un peu trop sur le clin d’œil consensuel au spectateur. Le couple est revenu de tout, sûr de lui, sans faiblesse apparente, dans une routine qui, de toute évidence, va les conduire jusqu’au bout de l’histoire sans encombre majeure. Dès le départ, le couple est trop distancié, trop hors de danger pour qu’un quelconque suspense puisse naître.
Pascal Thomas s’est concentré sur l’aspect comique de ses personnages et situations au détriment de l’enquête policière. Il néglige d’établir clairement les enjeux dramatiques, ceux qui pèsent dans la balance d’un récit, se contentant d’évoquer les éléments d’enquête comme des mystères quasi mystiques. Cela a comme conséquence paradoxale d’altérer grandement l’ambiance parfois surréelle des romans d’Agatha Christie. A vouloir incorporer du mystère à tout prix, au lieu de lui donner des enjeux liés à un danger, sans quoi rien n’est possible, il fait naître de rien une atmosphère un peu superficielle. Alors, lorsque Prudence se fait assommer, il est difficile de se sentir vraiment concerné, tant les personnages semblent éthérés et intouchables.
L’humour et la qualité des dialogues, qui sont chez Christie un effet secondaire du suspense, comme chez Hitchcock, deviennent ici une fin en soi. Les répliques et les bons mots sont prioritaires. Thomas va jusqu’à faire surgire trois ou quatre gags vraiment burlesques, dignes des Marx brothers. Cette légèreté enlevée plutôt réussie qui sauve la première partie du film de l’ennui n’empêche pas la fin de s’inscrire dans une certaine lenteur, qu’aucune envie réelle de découvrir la suite ne vient déranger. Tout dans cette histoire est un peu trop confus et lointain pour qu’on se demande vraiment qui a fait le coup. Pour ce qui est du manque d’intérêt de l’enquête, on découvre bien vite que le coupable n’est autre que le réalisateur.
 
Axel

 
 
 
 

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