Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Wild Thornberrys (La Famille Delajungle)


USA / 2002

02.04.03
 



AFRICAN QUEEN





"- Il y a un primate dans mon uniforme!"

Un dessin animé est une oeuvre importante. L'objet est destiné aux enfants, qui vont le voir en salles, puis en boucle sur DVD ou en vidéo. Il marque donc les esprits de nos futures générations. Pour cela, nous ne pouvons que conseiller la version anglaise : les voix, les musiques sont en tout point supérieures à la version française. A cela s'ajoute la dimension pédagogique : apprendre l'anglais et lire (les sous titres).
Artistiquement, le dessin n'est pas forcément aux goûts de tous. On peut d'ailleurs reprocher le manque de fluidité des mouvements et le simplisme des animaux, qui fait trop écho à une série télévisée montée pour le cinéma. Excessivement plat, le dessin met trop de distance pour créer des émotions.
Le problème majeur - et nous revenons là à l'impact du dessin animé sur la fabrication des idéaux de nos enfants - n'est autre que le scénario et l'avalanche de clichés qui en découlent. Passons sur les anglais, qui boivent du thé dans de la porcelaine, la blonde forcément superficielle, l'aspect colonialiste de la Famille Delajungle, ... Ils sont outrageusement "british", déjantés et donc relativement attachants. Mais la vision de l'Afrique est bien plus préoccupante pour ne pas dire inquiétante. Nous voyons la belle savane, la magnifique jungle, le sanctuaire de Mère Nature. L'Afrique des Animaux, celle du Roi Lion. D'ailleurs on communique avec les animaux (qui parlent comme dans Dr. Dolittle), mais beaucoup moins avec les Africains. Où sont-ils? On les aperçoit brièvement en figurants dans un marché ou dans un train. Ici personne ne meurt de faim; en Angleterre, on en profite même pour faire des batailles de bouffe! Le film se donne ainsi bonne conscience : la protection des animaux est une cause noble. Dans un continent rongé par les maladies, la pauvreté et le désespoir, c'est un comble de voir cette absence de dialogue avec les peuples, de découverte de l'autre. Cette approche du métissage, ce rapport à l'autre est résumé dans la relation entre Debbie, ado futile, égoïste et matérialiste et Bako, pygmée qui croit voir une Déesse lui tomber sur la tête. La bouteille de Coca est juste remplacée par une canette en alu. Limite. Quand elle lui donne sa montre, on songe aux américains donnant de la verroterie aux Indiens pour acheter leur "amitié". D'ailleurs Debbie n'apprend rien et ne veut rien recevoir en échange (elle déteste même leur nourriture offerte généreusement). Tandis que Bako est ravi d'apprendre des mots d'anglais et de l'aider. Il n'aura qu'à retourner dans sa jungle une fois la jeune fille hors de danger. le tout sur une histoire simpliste et incohérente : pourquoi faire venir les parents dans le suspens final alors qu'ils n'y participent (finalement) pas?
Peu original, le film récite même ses grands thème "caca-boudins".
Les super-pouvoirs d'Eliza méritaient sans doute une aventure plus intense. Même si le film cible les moins de 6 ans, on peut douter de l'intelligence du propos. L'Afrique racontée comme cela est un mensonge qui risque de ne pas aider notre perception de ce continent abandonné aux touristes et aux documentaristes.
 
vincy

 
 
 
 

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