Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Janis et John


France / 2003

15.10.03
 



LE RETOUR DE LA REVANCHE DE JANIS LENNON





") Aujourd’hui est le premier jour du reste de notre vie".

Janis et John démarre fort : dans une introduction au découpage très rythmé, Pedro Sterni et sa femme Brigitte présentent tour à tour leur vie plutôt banale. Une maison, des repas, des vêtements et des airs tristes. La quintessence de l’horreur ordinaire. Le générique arrive et l’histoire peut commencer. Une histoire d’escroquerie à la gomme après laquelle personne ne sera plus vraiment le même. Parce que Janis et John raconte la renaissance de personnages à eux-mêmes. Des vies sinistres que de curieuses circonstances vont réveiller. Une femme éteinte se met à respirer au travers du personnage de Janis Joplin ; un acteur qui dépérit s’accroche désespérément à son « rôle » de John Lennon pour exister ; un mari travaille pour sa famille mais ne la voit même plus ; un homme ne vit que par sa voiture avant de se rendre compte que ce sont les autres qui l’intéressent ; un rêveur lunaire s’enferme dans l’univers de ses deux idoles dont il attend inlassablement le retour.
Sur un air de comédie, Janis et John raconte surtout des solitudes qui se rapprochent (on est ici pas très loin du thème de la pièce de Samuel Benchetrit, Comédie sur un quai de gare). Autour d’une situation quasiment surréaliste (une tentative d’arnaque sur fond de come-back improbable de deux rock stars disparues depuis belle lurette) des gens se mettent à vivre enfin autre chose. Les deux « acteurs » engagés se sentent si bien dans leur personnage qu’ils en arrivent à capter un peu de la personnalité de ces derniers. La liberté insufflée par les fantômes de Joplin et de Lennon pousse Brigitte Sterni et Walter Kingkate à se dévoiler au point de parvenir à se trouver eux-même. Le jeune cinéaste parvient parfaitement à retranscrire l’apprivoisement de ces fantômes par ces êtres en quête de sens et le déploiement progressif des personnalités délirantes (Brigitte et Walter ne sont plus respectivement une mère de famille et un acteur à la manque, mais des chanteurs qui travaillent avec ardeur sur une chanson qui va sauver le monde).
La galerie des personnages de Samuel Benchetrit a quelque chose de touchant. Dans leur façon de craquer et de nier leur vie passée en se plongeant dans cette histoire farfelue, tous s’approchent de la vérité humaine. Bien entendu, le genre (la comédie) n’est pas démenti et le film regorge de moments drolatiques. François Cluzet en tête, dont chaque présence est un régal, mais aussi tous les autres, campent des personnages plutôt décalés dans des situations cocasses («Bonjour Léon, je suis John Lennon. Bonjour Léon, je suis Janis Joplin. Nous sommes revenus pour sauver le monde.»). Alors peu importe si le film est inégal, si certains moments patinent un peu, si les images sont parfois maladroites. Janis et John est un joli film séduisant. Et puis c’est le dernier rôle cinématographique de l’excellente et regrettée comédienne Marie Trintignant qui traîne ici sa nonchalance émouvante. Le film en revêt inévitablement une dimension étrange assez troublante.
 
laurence

 
 
 
 

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