Star internationale
Elle est l’une des actrices de Taïwan les plus célèbres, en plus d’avoir été aussi mannequin et chanteuse. Shu Qi doit ses premières apparitions au cinéma à son charme mais pas seulement, même si elle est peu vêtue dans Sex and Zen 2, The Naked land 3 : Deadly Pleasure. Dans Viva Erotica, elle révèle qu’elle peut-être drôle. Elle tourne d’ailleurs dans plusieurs comédies, jamais distribuées en Europe, tout comme les film à romances. A l’âge de 30 ans elle a déjà une longue carrière d’une cinquantaine de films derrière elle.
C’est dans le cinéma d’action qu’elle se fait connaître à l’étranger, dirigée plusieurs fois par Andrew Lau, Corey Yuen, Danny Pang, ou encore Stephen Fung. Elle joue face aux stars Jackie Chan, Tony Leung Chiu-wai, Stephen Chow, Andy Lau, et même Jean Réno. En 2002, le public français la découvrait avec l Le Transporteur, gros succès avec Jason Statham produit par Luc Besson.
Mais c’est avec le réalisateur taïwanais Hou Hsiao Hsien qu’elle va commencer une fructueuse collaboration qui va l’amener plusieurs fois au Festival de Cannes… Et cette année en 2025 Shu Qi va de nouveau monter les marches pour un film en compétition officielle : Résurrection de Bi Gan, son premier film à Cannes depuis dix ans.
Cannes 2001 avec Millenium Mambo
Dès 1993, le cinéaste Hou Hsiao Hsien devient un habitué de Cannes : Le Maître de marionnettes (Prix du Jury), Good Men, Good Women, Goodbye South, Goodbye, Les Fleurs de Shanghai, Le Voyage du ballon rouge avec Juliette Binoche. En 2001, il présente le splendide Millenium Mambo (qui repartira avec à Prix du Jury au technicien Tu Duu-Chih pour le son). Cannes découvre alors Shu Qi dans le rôle d’une femme qui obsède deux hommes… En 2000, elle avait déjà fait sensation à a Semaine de la Critique dans Hidden Whisper de Vivian Chang.
Cannes 2005 avec Three Times
Dès lors, le trio Cannes/Shu Qi/Hou Hsiao Hsien va devenir un rituel sur la Croisette. Pour ce film que le cinéaste écrit pour elle, il s’agit de trois histoires à trois époques différrentes (1911, 1966, 2005), avec le même duo (Shu Qi, envoûtante, et Chang Chen). Le film raconte ainsi trois récits amoureux délicats.
Cannes 2009 : membre du jury
En 2009, le jury présidé par Isabelle Huppert accueille Shu Qi. La Palme d’or pour Le Ruban blanc de Michael Haneke et le Grand prix pour Un prophète de Jacques Audiard, Christoph Waltz (pour Inglourious Basterds de Quentin Tarantino) et Charlotte Gainsbourg (pour Antichrist de Lars von Trier) en prix d’interprétation, mais aussi Brillante Mendoza (Kinatay), Andrea Arnold (Fish Tank) et Park Chan-wook (Thirst, ceci est mon sang) forment leur palmarès. Elle avait déjà été membre du jury de Berlin et sera au jury du Festival de Venise en 2023.
Cannes 2015 avec The Assassin
Nouvelle collaboration avec le réalisateur Hou Hsiao Hsien, cette fois avec un film d’arts-martiaux en costume au IXe siècle. Elle reçoit comme mission de tuer un homme pour lequel elle éprouve des sentiments. Le film est somptueux, et, logiquement, remporte le Prix de la mise en scène. Ce sera le dernier film du réalisateur, contraint à l’arrêt de travail depuis qu’il a été diagnostiqué de démence.
Réalisatrice de Girl
C’est son prochain rôle. Girl est déjà tourné et c’est son premier film derrière la caméra : Shu Qi porte la double casquette de réalisatrice et scénariste. Il met en scène la superstar taïwanaise Roy Chiu (deux fois primé comme meilleur acteur aux Tapei Film Awards) et la chanteuse 9m88 (aka Joanne Tang Yu-chi), aussi connue pour son activisme pro-LGBTQ+.
En attendant on peut aussi voir Shu Qi dans la série Netflix The Resurrected. Un thriller vengeur. Pour venger leurs filles victimes de fraude, deux mères se lancent dans une mission désespérée : ressusciter le cerveau d’une escroquerie par hameçonnage.
Cette année, Shu Qi, tel un Phoenix renaissant de ses cendres, a fait de la résurrection son mantra porte-chance. Pour notre plus grand bonheur.
