Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



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Scénariste et réalisateur, à l'aise avec le grand comme le petit écran, Alain Berliner est un habitué du Festival des scénaristes de Bourges, où il a notamment été "parrain" lors du marathon du scénario.

Cette année, pour la 14e édition de la manifestation, il revenait avec des responsabilités accrues : présider le jury de la création, composé d'étudiants.

EN : Le rendu serait-il alors plus fidèle si le scénariste était aussi réalisateur ?

AB : Pas toujours. Je pense que pour être réalisateur il n’est pas vraiment nécessaire d’être le scénariste. D’ailleurs, c’est assez paradoxal car le cinéma français s’est construit ces 50-60 dernières années sur la nouvelle vague et cette idée que c’est le scénariste qui réalise le film. Et en fait quand on regarde bien, des réalisateurs de la nouvelle vague, il y en a très peu qui ont écrit leurs films tout seul. Cela dépend aussi des relations qui se sont tissés entre le metteur en scène et le scénariste.

EN : La 14e édition du festival de Bourges se réunit autour de la notion de genre. Que pensez-vous du film de genre dans le cinéma français ?

AB : C’est marrant car ce soir est projeté un film de George Franju, Les yeux Sans Visages, à consonance fantastique. Et je vous dirais que j’ai l’impression que le cinéma français n’excelle pas véritablement dans le fantastique, c’est quelque chose de très difficile en France, je trouve, en tant que Belge. Je pense au contraire que le cinéma français met très bien scène la réalité sociale, chose qu’on a du mal à faire ailleurs. On filme très bien les sentiments. Il y a eu un temps où l’on faisait de très bons polars. Il y a aussi les comédies, mais comme l’humour est très national… (rires).

EN : Y’a-t-il un genre parmi tous ceux-là que vous préférez ?

AB : J’aime bien tous les genres. Et moi-même en tant que cinéaste et scénariste, à chaque fois que j’ai fini un film, je fais presque le suivant contre le genre que j’ai fait dans le précédent. Si j’ai fait un film fantastique, je vais faire un film très réaliste. Au bout d’un moment, ça fait un peu touche à tout. Même si les genres parfois auxquels je m’attaque ne sont pas toujours très définis. Mais justement c’est ça qui me plait.

EN : Vous qui avez aussi travaillé pour le petit écran, y’a-t-il alors un genre de télévision que vous préférez ?

AB : En télévision, ce qui est très agréable pour un réalisateur, c’est qu’on n’est pas trop mis dans des petites cases. C’est vrai qu’à la télévision j’ai fait des choses que je n’aurai pas pu faire au cinéma, ou alors j’aurai mis cinq ans pour convaincre les gens qui prennent des décisions que je puisse le faire. En cela la télévision est quelque chose de très agréable. Les choses se décident plus rapidement une fois qu’on a la confiance des gens. Le film que j’ai fait pour TF1, les Associés, avec François Berléand, Thierry Frémont et Christophe Lambert qui est une histoire de gangster et un film un peu noir n’aurait jamais pu se faire au cinéma. Mais tout cela ce n’est pas que français, belge ou allemand. C’est partout dans le monde.

EN : Avez-vous des projets ?

AB : Je devrais prochainement tourner un film pour le cinéma qui s’appelle Ménage à 4, qui est une comédie. J’avais envie de faire quelque chose de plus léger que d’habitude.


   Yanne

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