Festival La Rochelle Cinéma : le rendez-vous du début d’été des cinéphiles    

Festival La Rochelle Cinéma : le rendez-vous du début d’été des cinéphiles    

Pour les cinéphiles, le Festival La Rochelle Cinéma (FEMA) est un rendez-vous du début d’été incontournable, où ils peuvent découvrir pendant dix jours des films venus du monde entier, d’époques diverses, avec des hommages, des rétrospectives, des films muets, des expositions, des rencontres avec des cinéastes, des avant-premières… 

Contrairement aux festivals de Cannes, Venise ou Berlin, il n’y a pas de compétition au FEMA. Le seul enjeu, à La Rochelle, est donc le plaisir de la découverte de réalisateurs ou d’acteurs plus ou moins connus et la plongée dans la filmographie de figures du 7ème art. C’est le cas à l’occasion de cette 52e édition (du 28 juin au 7 juillet 2024) pour une actrice américaine au destin tragique, Natalie Wood, dont les spectateurs pourront voir ou revoir sept films, de « La fureur de vivre » de Nicholas Ray (1955) à « Propriété interdite » de Sydney Pollack (1966), en passant par « La prisonnière du désert » de John Ford (1956), « La fièvre dans le sang » d’Elia Kazan (1961) ou encore « West Side Story » de Robert Wise (1961). Deux autres rétrospectives, consacrées à Marcel Pagnol et à Chantal Akerman, sont au programme.

Ecrivain et réalisateur français, Marcel Pagnol a tourné, dès l’arrivée du cinéma parlant, dans les décors naturels de Provence avec une fidèle troupe d’acteurs, parmi lesquels Raimu, Oriane Demazis et Fernandel. Parmi ses films présentés au FEMA : « Regain » (1937), « Le Schpountz » (1938), « La femme du boulanger » (1938), ou encore « La fille du puisatier » (1940). Vincent Fernandel, le petit-fils de Fernandel, viendra faire une lecture lors du festival, et un « parcours Pagnol » sera proposé au public, avec l’intervention de spécialistes. À noter que pour accompagner cette rétrospective, la revue L’Avant-Scène Cinéma propose en partenariat avec le festival un numéro spécial consacré à « La fille du puisatier ».

 Dix-huit films de la réalisatrice belge Chantal Akerman, décédée en 2015, seront également projetés pendant le FEMA, dont « Golden Eighties » (1986) avec Delphine Seyrig, Lio, Fanny Cottençon, et « Un divan à New York » (1996) avec Juliette Binoche et William Hurt.

Un hommage sera rendu à Françoise Fabian avec la présentation de huit films dans lesquels l’actrice -aussi à l’aise dans le drame que dans la comédie – s’est illustrée, notamment « Ma nuit chez Maud » d’Eric Rohmer (1969), « Raphaël le débauché » de Michel Deville (1970) et « Les garçons et Guillaume, à table ! » de Guillaume Gallienne (2013). 

Trois réalisateurs feront également l’objet d’hommages parmi lesquels l’Autrichien Michael Haneke, qui fait partie des rares cinéastes à avoir été récompensé par deux Palmes d’or au Festival de Cannes, avec « Le ruban blanc » (2009) et « Amour » (2012). Probablement moins connus du grand public, les cinéastes kirghize Aktan Arym Kubat et argentin Benjamin Naishtat seront également mis à l’honneur.

Le 6 juillet, les fans de Daniel Day-Lewis pourront voir ou revoir cinq films du charismatique acteur britannique, récompensé à trois reprises par l’Oscar du meilleur acteur pour « My Left Foot » en 1990, « There Will Be Blood » en 2008 et « Lincoln » en 2013. Outre « My Left Foot » de Jim Sheridan, « Le dernier des Mohicans » de Michael Mann (1992), « Le temps de l’innocence » de Martin Scorsese (1993), « Au nom du père » de Jim Sheridan (1993) et « Phantom Thread » de Paul Thomas Anderson (2017) seront présentés aux festivaliers. 

Des séances de cinéma muet sont également au programme du FEMA, avec cette année une projection particulièrement attendue, celle du « Napoléon vu par Abel Gance » (1927), un long-métrage « fleuve » d’une durée de sept heures, sorti peu de temps avant l’apparition du cinéma parlant. Ce film, restauré par la Cinémathèque française avec le soutien du Centre national du cinéma, sera présenté en deux parties dans sa version intégrale.

Vingt films « d’hier à aujourd’hui », restaurés ou réédités, sont programmés dans le cadre du festival. Il y en aura pour tous les goûts, avec notamment « Partie de campagne » de Jean Renoir (1936), « Un drôle de paroissien » de Jean-Pierre Mocky (1963), ou encore « Paris, Texas » de Wim Wenders (1984). 

Les festivaliers pourront aussi découvrir des documentaires (dans une nouvelle section intitulée « Au cœur du doc »), du cinéma d’animation (avec un hommage en sa présence à Claude Barras, réalisateur de « Ma vie de courgette »), une exposition de photographies de personnalités du cinéma mondial signée Richard Dumas, et profiter des leçons du FEMA en assistant à des rencontres sur les thèmes de la musique, du montage et de la restauration de films. 

Dans le cadre de cette 52e édition du festival, des films venus du monde entier, inédits ou en avant-première, seront présentés (certains en présence des cinéastes) au public, dont « Les graines du figuier sauvage », récompensé récemment par un Prix spécial à Cannes, de Mohammad Rasoulof. Victime de la répression menée par le régime de Téhéran contre de nombreux artistes, le réalisateur iranien, qui a dû fuir l’Iran pour échapper à une peine d’emprisonnement pour « collusion contre la sécurité nationale », est attendu à La Rochelle pour présenter son nouveau film.

Pour en savoir plus sur le festival : https://festival-larochelle.org

Pierre-Yves Roger