Cannes 2025 | Ce qu’il faut savoir sur Partir un jour, le film qui ouvre cette 78e édition

Cannes 2025 | Ce qu’il faut savoir sur Partir un jour, le film qui ouvre cette 78e édition

Une fois n’est pas coutume, c’est un premier long métrage qui ouvre le Festival de Cannes 2025 ! On le voit bien, cette case est devenue plus difficile à remplir depuis que le film d’ouverture a l’obligation de sortir dans les salles le jour même. Nous voilà donc avec le cinquième film français d’affilée, signé par une réalisatrice quasi inconnue du grand public, et avec un casting lui-aussi en demi-teinte. Mais alors, d’où vient Partir un jour ? On vous dit tout sur cet outsider pas si inattendu.

Le court métrage

Avant le long, il y avait… le court. Partir un jour, sorti en 2021, a collectionné les prix du Public (notamment à Clermont Ferrand) avant de récolter le César du meilleur court métrage en 2023. Il raconte une parenthèse dans la vie de Julien, un écrivain qui vient de sortir son premier roman, de retour dans sa ville natale pour aider ses parents à déménager. Après avoir croisé par hasard une ancienne camarade d’école, il passe la soirée avec elle, et les souvenirs affluent… Dans la version longue, la situation est inversée : c’est Cécile, une cheffe réputée, qui revient dans la ville de son enfance et retrouve son amour de jeunesse. Si l’on en juge par la version courte – dans lequel, malgré un concept de départ pas forcément confondant d’originalité, Amélie Bonnin tire son épingle du jeu grâce à son sens des dialogues et à sa capacité à décaler intelligemment des situations convenues – on peut s’attendre à un Feel good movie sans prétention mais agréable à regarder. Comme une entrée en matière un peu gourmande et coupable, en somme, avant d’attaquer dès le lendemain des cinématographies plus complexes et exigeantes.

Les chansons

Si le titre du premier long métrage d’Amélie Bonnin vous évoque les 2be3, c’est normal ! La particularité du court métrage était en effet d’être non pas une comédie musicale, mais un film dans lequel les personnages chantent à plusieurs reprises pour exprimer leurs sentiments (dans le même esprit qu’On connaît la chanson d’Alain Resnais ou les Chansons d’amour de Christophe Honoré). L’idée, ici, était d’utiliser des chansons populaires qui puissent parler au plus grand nombre. Outre la chanson-titre, interprétée par des figurants accueillant Julien à son arrivée à l’arrêt de car, on y entend L’encre de tes yeux de Francis Cabrel, Bye bye de Menelik et Tu oublieras de Régine. A chaque fois, ces grands standards sont interprétés par les comédiens eux-mêmes. Dans le long, qui épouse la même construction, on retrouvera entre autres Mourir sur scène de Dalida et Alors on danse de Stromae, aux côtés de l’incontournable titre-phare Partir un jour.

Le casting

On retrouve sensiblement les mêmes comédiens principaux du court au long : la chanteuse Juliette Armanet interprète le rôle féminin principal et Bastien Bouillon le rôle masculin. François Rollin est aussi, dans les deux cas, de la partie. Amélie Bonnin explique d’ailleurs qu’au moment du court, elle avait écrit son personnage de père légèrement vindicatif, vexé par le livre de son fils, spécialement pour lui. Une riche idée, car il était pour beaucoup dans l’humour caustique du film. Il interprète cette fois le père de Cécile, en couple avec Dominique Blanc. L’acteur Tewfik Jallab (Engrenages, Ce qui nous lie) est également de la partie.

Amélie Bonnin

Mais au fait, qui est la réalisatrice Amélie Bonnin ? Ayant étudié tour à tour le design graphique, puis le scénario, elle s’est tout d’abord tournée vers le format documentaire. Elle réalise ainsi en 2012 La mélodie du boucher, sur une famille de boucher de père en fils, et en 2017, avec Aurélie Charon, La Bande des Français, qui interroge la notion d’identité et les préjugés qui vont avec. Partir un jour est à la fois son premier court et son premier long métrage, pour lesquels elle continue de revendiquer une approche proche du documentaire, notamment dans sa manière de reposer sur le réel. En parallèle, la cinéaste est la directrice artistique de la revue La Déferlante, consacrée aux féminismes et aux questions LGBTQIA+, depuis sa création en 2021.