La 53e édition du Festival La Rochelle Cinéma résiste aux soubresauts budgétaires      

La 53e édition du Festival La Rochelle Cinéma résiste aux soubresauts budgétaires      

Confronté à une diminution des soutiens financiers, le Festival La Rochelle Cinéma (FEMA) est légèrement écourté cette année, passant de dix à neuf jours. Mais la programmation de cette 53e édition, qui aura lieu du 27 juin au 5 juillet, reste très alléchante, avec environ 200 films présentés et 293 séances programmées, en présence de nombreuses personnalités du cinéma qui viendront rencontrer les spectateurs lors de débats et de tables rondes.

Hommages

Cette année, c’est Pedro Almodovar qui est à l’honneur. Dix-huit films du cinéaste espagnol sont présentés, ce qui donnera l’occasion au public de retrouver avec délectation les actrices fétiches du réalisateur, de Penelope Cruz à Victoria Abril, en passant par Carmen Maura et Marisa Paredes. Parmi les films programmés : Talons aiguilles (1991), Tout sur ma mère (1999), Volver (2005), La piel que habito (2010) ou encore La chambre d’à côté (2024).

Considéré comme le chef de file de l’école de Berlin, Christian Petzold fait également l’objet d’un hommage. Sept films du réalisateur allemand sont présentés, de Contrôle d’identité (2000) à Miroirs n°3 (2025). Il sera présent à La Rochelle le 3 juillet, dans le cadre d’une rencontre avec le public animée par la critique Louise Dumas.

Rétrospectives

Côté rétrospectives, quatre personnalités du Septième Art sont mises à l’honneur : les réalisateurs français Claude Chabrol et Jacques Demy, le cinéaste taïwanais Edward Yang et l’actrice américaine Barbara Stanwyck (dont le visage figure sur l’affiche de la 53e édition).

Les festivaliers pourront ainsi découvrir ou redécouvrir neuf films marquants des quelque 30 années de carrière de Barbara Stanwyck, l’une des plus grandes stars hollywoodiennes, aussi à l’aise dans la comédie que dans le mélodrame, et récompensée par un Oscar d’honneur en 1982. Parmi les longs-métrages projetés : L’homme de la rue de Frank Capra (1941), Assurance sur la mort de Billy Wilder (1944), Les Furies d’Anthony Mann (1950), ou encore Désir de femme de Douglas Sirk (1953).

Sept films en version restaurée d’Edward Yang, chef de file de la nouvelle vague taïwanaise, sont également présentés, dont Mahjong (1996), dans lequel Virginie Ledoyen incarne une jeune femme débarquant à Taipei pour retrouver un homme dont elle s’est éprise à Londres. L’actrice participera le 29 juin à une table ronde consacrée au réalisateur taïwanais, en présence également du cinéaste Olivier Assayas.

Claude Chabrol est aussi à l’honneur avec la projection de 12 de ses films restaurés, dont Les bonnes femmes (1960), Que la bête meure (1969), Le boucher (1970) et Les noces rouges (1973). Une table ronde sera organisée le 2 juillet autour de son œuvre, en présence notamment de Cécile Maistre-Chabrol, Thomas Chabrol et deux cinéastes appréciant particulièrement son travail, Nicolas Pariser et Axelle Ropert.

La quatrième rétrospective est consacrée à Jacques Demy avec la projection de Peau d’âne, Les parapluies de Cherbourg, Trois places pour le 26 et, en clôture du festival, Les demoiselles de Rochefort dans une version karaoké, en présence de la chanteuse Barbara Carlotti. Parallèlement, la médiathèque Michel Crépeau accueillera une exposition consacrée au cinéaste.

Focus sur Jodie Foster, le documentaire, l’animation et le cinéma palestinien

Le 30 juin, une journée est consacrée à l’actrice et réalisatrice américaine Jodie Foster avec la projection de Taxi Driver de Martin Scorsese (1976), Les accusés de Jonathan Kaplan (1988), Le silence des agneaux de Jonathan Demme (1991) et Contact de Robert Zemeckis (1997).

Dans un registre plus grave, pour ne pas oublier la tragédie qui se déroule toujours à Gaza, l’équipe du FEMA propose un focus sur le cinéma palestinien en 9 films tournés entre 2020 et 2025, fictions et documentaires. 

Quinze films documentaires, inédits ou en avant-première, sont également programmés dans le cadre de la section « Au cœur du doc ».

Le cinéma d’animation sera aussi mis à l’honneur avec la projection de sept films de Michel Ocelot, dont Kirikou et la sorcière (1998), Dilili à Paris (2018) et Le pharaon, le sauvage et la princesse (2022). Le cinéaste sera présent à La Rochelle pour présenter plusieurs de ses films.

Comme chaque année, plusieurs séances de cinéma muet seront au programme, dans le cadre des ciné-concerts, avec notamment un accompagnement de Jacques Cambra au piano.

Rééditions et avant-premières

Des films « d’hier à aujourd’hui », restaurés ou réédités, sont également programmés, dont les premiers films de Catherine Breillat et Laetitia Masson. Cette dernière sera d’ailleurs présente pour la présentation du film En avoir (ou pas) (1995), ainsi que l’actrice Sandrine Kiberlain (récompensée en 1996 par le César du meilleur espoir féminin pour sa prestation dans ce long-métrage).

Les festivaliers pourront aussi bénéficier des leçons du FEMA en assistant à des rencontres sur les thèmes de la restauration de films, de la musique et du montage. L’actrice Machal Méril (Nous ne vieillirons pas ensemble , Le grand carnaval), qui a aussi été l’épouse de Michel Legrand, participera à la « leçon de musique » consacrée à ce compositeur le 5 juillet.

Enfin, dans le cadre de cette 53e édition du festival, des films venus du monde entier, inédits ou en avant-première, seront présentés (certains en présence des cinéastes), dont Vie privée de Rebecca Zlotowski (avec notamment Jodie Foster et Daniel Auteuil) lors de la soirée d’ouverture, ainsi que la récente Palme d’or cannoise, Un simple accident, du réalisateur iranien Jafar Panahi.

Pierre-Yves Roger

Plus d'informations : https://festival-larochelle.org/le-fema