A l'issue de cette édition en ligne du BIFFF, le jury a donc rendu son verdict, et Vicious fun de Cody Calahan (Canada) s'impose comme le grand gagnant avec le Corbeau d’or et le Prix du Public.
Bienvenue en 1983, les années eighties qui représentent souvent une période dorée pour le cinéma fantastique avec ses sérial-killer en tout genre. Le slasher en particulier était un peu tombé en désuétude avant d’être réactivé (et un peu parodié) avec le Scream de Wes Craven. Vicious Fun est dans cette veine nostalgique avec un titre évocateur, et une situation amplifiée puisque cette fois c’est un jeune qui se retrouve face à plein de tueurs sadiques ! Cody Calahan réalise avec ce film pour le cinéma ce que Stranger Things a déjà un peu fait pour les séries télé : une ambiance rétro et des personnages stéréotypés pour une nuit qui sera longue, entre quiproquos, traque mortelle et humour.
Après une soirée beaucoup trop arrosée, un jeune geek maladroit se réveille dans un bar fermé qui accueille une réunion thérapeutique d’un groupe de tueurs sadiques. Evidemment, lorsque ceux-ci découvrent sa présence, il leur est impossible de laisser ce témoin en vie… En plus de son histoire de traquenard et de survie, Vicious Fun propose plusieurs séquences qui « exposent » certains clichés du cinéma d’horreur en clin d’œil au spectateur (par exemple le tueur de Vendredi 13), puisque le jeune héros est un fan de ce type de films à propos desquels il écrit des articles dans un magazine : « les films d’horreur, ces films qui s’écartent des genres grand public, comme les drames, les comédies, l’action, les comédies musicales, Parfois le genre horrifique se mélange à d’autres genres, ce qui donne des sous-genres. C’est là qu’on trouve parfois des films très intéressants, qui sont choquants, surprenants, et si je puis dire tout bonnement exaltants ».
Vicious Fun rajoute également toute une galerie de personnages bienvenus : une colocataire mignonne qu’on ne sait pas comment séduire, des policiers arrogants et stupides, et surtout un réjouissant personnage de femme qui est en même temps serial-killeuse et féministe. Piège mortel dans un bar, assaut dans un commissariat, vengeance dans un hôpital; c’est une longue nuit d’affrontements au programme : « si tu peux affronter un cannibale armé, tu peux tout faire ». Vicious Fun est le type de B-movie à la fois jouissif et régressif, un favori idéal du BIFFF logiquement primé.