Deauville 2021 | Kate, avec Mary Elizabeth Winstead

Deauville 2021 | Kate, avec Mary Elizabeth Winstead

Les héros de films d’action comme John Wick ne sont désormais plus les seuls bonhommes à tirer dans tout les sens et à se bagarrer contre des dizaines d’ennemis : les femmes héroïnes d’action arrivent sont tout autant furieuses. Luc Besson a d’ailleurs contribué à populariser ces tueuses modernes avec Nikita, Colombiana, Ana…, et récemment d’autres actrices américaines se sont mise à la baston comme Charlize Theron (Atomic Blonde), Ruby Rose (The Doorman), Karen Gillan (Bloody Milkshake)… Voici une nouvelle tueuse à gage encore plus redoutable : la douce Mary Elizabeth Winstead devient la brutale Kate.

« You are a badass killer motherfucker »

Le compliment admiratif vient d’une adolescente japonaise mais c’est tout un gang de yakuzas qui va s’en apercevoir, cette Kate est mortelle. Le film avance sur des rails déjà connus du genre : une séquence d’ouverture à Osaka qui présente l’héroïne comme une tueuse à gage professionelle et efficace qui ne rate jamais la cible qui lui est confiée, puis une nouvelle mission à Tokyo mais quelque chose déraille, il faut corriger le tir mais le temps est compté…

Le scénario ressemble dans les grandes lignes à d’autres autour du personnage balisé du tueur à gage qui est poursivis par ses ennemis et aussi par les amis de son organisation, il y a toujours trahison quelque part. Cette fois ici tout se passe au Japon et c’est filmé par le français Cédric Nicolas-Troyan (qui travaille sur des films américains depuis une vingtaine d’années) ce qui fait une grande différence : ce film Kate a l’ambition d’être plus fun et plus spectaculaire. Certaines séquences attendues dans ce genre de film se retrouvent ici plus clinquantes de lumières (il y a une poursuite en voiture mais celle-ci à des néons qui brillent dans la nuit) et plus inventives de violences (dans une cuisine tout ce qu’on y trouve est détourné en arme), et d’autres séquences joue avec brio avec la géographie des pièces d’un restaurant ou de bâtiments d’une rue. Kate est original aussi parce que l’héroïne va protéger une jeune adolescente contre des dizaines de tueurs de plusieurs clans, donc on y voit en quelque sorte le féminin qui va se défendre et se venger des brutalités du masculin. Kate intégre aussi la subtilité de faire de son héroïne une personnage qui n’est pas invincible : quand elle est touchée elle a mal et elle souffre, elle est déterminée mais vulnérable.

Et la meilleure idée du film est bien évidement de nous faire retrouver Mary Elizabeth Winstead qui a toujours eu des participations cool au cinéma (fille de Bruce Willis dans Die Hard 4, cheerleader dans Boulevard de la mort de Tarantino, muse dans Scott Pilgrim…) mais en fait assez peu de premier rôle principal (Faults, surtout 10 Cloverfield Lane); que ce soit elle qui soit en tête d’affiche dans ce rôle de tueuse particulièrement casse-cou est hautement réjouissant.

Fiche technique
Kate de Cédric Nicolas-Troyan
Avec Mary Elizabeth Winstead, Miku Martineau, Woody Harrelson,Tadanobu Asano, Jun Kunimura, Michiel Huisman... 1h46
Sortie : Netflix, 10 septembre